Zurich (awp) - Le déploiement de la 5G s'avère plus difficile que prévu initialement pour Swisscom. "Oui, il y aura des retards", a concédé mardi son patron Urs Schaeppi dans les colonnes du Corriere del Ticino, en référence à l'objectif de couverture de 90% de la population d'ici la fin de l'année, réaffirmé fin octobre à l'occasion de la publication des résultats trimestriels.

Soulignant que la Suisse est aux avant-postes dans la mise en place de la technologie de télécommunication de cinquième génération (5G), le directeur général (CEO) de l'opérateur historique a déploré que celle-ci "n'est pas accompagnée seulement par l'enthousiasme, mais aussi par l'incertitude".

Revenant sur les oppositions rencontrées pour l'installation de nouvelles antennes, il accuse les détracteurs de la 5G de répandre des contre-vérités. S'appuyant sur des "milliers d'études" dont "aucune ne laisse supposer que cette technologie puisse causer des dommages à la santé", il insiste sur le fait que cette dernière est déjà bien établie.

Le chef de Swisscom garde l'espoir de surmonter la réticence d'une tranche de la population. "Il en a toujours été ainsi avec l'introduction des nouvelles technologies: au début, elles suscitent des craintes, et une fois mises en place, on se rend compte de leurs avantage."

"Le public doit savoir que la 5G ne nuit pas à la santé et ne doit pas avoir peur", assure le dirigeant, indiquant que selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le risque d'une tumeur provoquée par des émissions non-ionisantes - nettement inférieures en Suisse aux maxima internationaux - est similaire au "niveau de dangerosité des concombres trempés dans le vinaigre".

Interrogé par le quotidien tessinois sur la politique de prix après le rachat avorté du câblo-opérateur UPC Suisse par son concurrent Sunrise, Urs Schaeppi a affirmé que la rivalité entre les opérateurs est de toute façon appelée à se durcir.

"Pour cette raison, les prix pour les clients continueront à diminuer, alors que les opérateurs devront procéder à de nouveaux investissements", a-t-il ajouté, soulignant que Swisscom investit chaque année un cinquième de son chiffre d'affaires dans les infrastructures, ce qui représente "1,6 milliards de francs suisses rien qu'en Suisse".

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