Zurich (awp) - Le responsable des actifs numériques de la banque en ligne Swissquote a sèchement répliqué à une présentation de Goldman Sachs niant au bitcoin sa qualité d'actif, en raison notamment de son importante volatilité. Sollicité vendredi par AWP, le groupe glandois n'était pas disponible dans l'immédiat pour un commentaire.

Dans son argumentaire, Chris Thomas a démonté point par point la critique de la cryptodevise de la part du colosse bancaire américain, qu'il a qualifiée de "très unilatérale, injuste envers la communauté crypto et un mauvais service rendu aux investisseurs de Goldman Sachs".

Selon le site spécialisé Decrypt, la banque new-yorkaise a adopté une posture extrêmement sceptique vis-à-vis du bitcoin dans une présentation fuitée la semaine dernière, affirmant que la première cryptodevise de la planète n'est pas une classe d'actif et qu'elle ne présente que peu d'intérêt en matière d'investissement.

"Le monde est en train d'assister à la constitution d'un nouveau type d'actifs", affirme au contraire Chris Thomas, en référence au bitcoin, mais aussi aux autres monnaies virtuelles qui sont "la force motrice derrière le changement de paradigme en cours".

"Goldman Sachs ignore les fondations solides de cette classe d'actifs émergente basée sur les principes cryptographiques, et un monde dans lequel beaucoup, voire tous les actifs seront tokénisés et leur négoce démocratisé", a-t-il ajouté.

Dans leur présentation, les experts de Goldman Sachs ont mis en avant l'extrême volatilité du bitcoin, qui a perdu en un seul jour 37% de sa valeur en mars dernier.

Leur homologue de Swissquote signale que de telles fluctuations ne sont pas l'apanage des cryptodevises, rappelant l'effondrement des cours du pétrole un mois plus tard, avec un prix du baril repassant sous les 40 dollars, alors même la banque américaine avait, pas plus tard qu'en décembre dernier, prédit à l'or noir un prix moyen de 63 dollars le baril sur l'ensemble de 2020.

M. Thomas a confié à Decrypt qu'il s'était senti obligé de répondre à un argumentaire fallacieux et insultant, soulignant que la posture de Goldman Sachs à l'égard des cryptodevises ne reflète pas forcément celle des grands instituts financiers, à la fois soucieux de maintenir une certaine continuité et conscients de la nécessité de s'adapter.

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