Numéro 3 aux Etats-Unis

T-Mobile rachète (enfin) son concurrent Sprint ! Leur fusion est programmée depuis plusieurs années mais les négociations s’étaient jusque-là soldées par un échec, notamment à cause de mésententes à propos de la structure de la future entreprise. La nouvelle structure gardera le nom de T-Mobile et John Legere en restera le PDG, tandis que l’ancien dirigeant de Sprint, Marcelo Claure deviendra chef des opérations. Un véritable coup dur pour les concurrents Verizon et AT&T, jusqu'ici leaders incontestés. A l'avenir, trois gros opérateurs se partageront le marché avec une taille relativement comparable, comme le montre le graphique ci-dessous. 

 

Source : statista.com

Pour rentrer un peu plus dans les détails, le rapport de forces au sein de la nouvelle entité tournera en faveur des actionnaires de T-Mobile. Les propriétaires d'actions Sprint recevront 0,10256 action T-Mobile pour chacun de leur titre. Inversement, les actionnaires de T-Mobile recevront 9,75 actions Sprint par titre. Deutsche Telekom AG, basée à Bonn, détiendra 42% de la nouvelle entité tandis que SoftBank Group, entreprise japonaise, aura 27% du capital. Le montant de la synergie entre les deux télécoms est estimé à 6 milliards de dollars par an.

La 5G en ligne de mire

L’objectif affiché par les deux groupes est notamment de développer un réseau 5G. Ils peuvent espérer peser plus lourd dans la balance lorsqu'il faudra enchérir pour les nouvelles fréquences. Le mariage permettra d'accroître les investissements dans le réseau, même si le retard accumulé sur Verizon et AT&T en la matière sera difficile à rattraper, du moins durant ce cycle technologique. Cette fusion intervient au bon moment pour Sprint, dont le titre a déjà perdu un cinquième de sa valeur depuis novembre. L’entreprise n'aurait donc pas eu les moyens suffisants pour investir dans le développement de son réseau tout en restant compétitif sur un marché américain déjà saturé.

Les marchés ont très bien accueilli la nouvelle de cette fusion, anticipée depuis vendredi dernier puisque l’action Sprint avait clôturé en hausse de plus de 8% à New York. Un épilogue positif également pour Deutsche Telekom, dont le titre gagne 1,2 % à 11h pour atteindre 14,7 EUR. Le cabinet d’analystes Jefferies reste cependant sur ses gardes et prévoit une sous-performance pour Deutsche Telekom, avec un objectif de cours fixé à 13 EUR.

Après un précédent refus en 2014, les deux entreprises espèrent bien convaincre les régulateurs américains de la légitimité de leur opération, afin de ne pas être bloquées dans leur processus. Affaire à suivre.