Zurich (awp) - Tamedia a bouclé le premier semestre sur un résultat décevant. Les recettes de la publicité imprimée se sont érodées plus que prévu. A cela s'ajoutent la faillite de Publicitas et la majoration de charges de prévoyance, qui ont plombé le résultat du groupe de médias. La direction envisage de nouvelles mesures "ponctuelles" pour ajuster les coûts.

Le bénéfice net attribuable aux actionnaires s'est effondré de plus de moitié (-59,9%) à 26,3 millions de francs suisses, a rapporté l'éditeur zurichois mardi dans un communiqué.

Les recettes sont restées quasiment stables (-0,1%) à 477,5 millions de francs suisses, malgré un nouveau recul des produits de la publicité imprimée (-4,3% à 285 millions). La rentabilité des centres d'impression a par ailleurs été plombée par le renchérissement du papier, des plaques d'impression et de l'encre en raison de l'appréciation de l'euro.

Le secteur Médias pendulaires et Commercialisation - qui inclut désormais Neo Advertising et prochainement Goldbach - a vu ses revenus progresser de 5,5% à 75,8 millions.

Publicitas et prévoyance

L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de près d'un tiers à 85,4 millions, en raison d'une correction de valeur sur créances de 5,0 millions suite à la faillite de Publicitas et de la majoration de charge de prévoyance de 27,8 millions conformément à la norme comptable IAS 19. La marge correspondante s'est effritée de 8,7 points de pourcentage à 17,9%.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a reculé dans les mêmes proportions à 52,7 millions. "Les charges financières et les produits financiers ont augmenté, notamment suite aux fluctuations de change, qui se sont toutefois neutralisées au final", indique l'entreprise.

Pour la suite de l'exercice, la direction de Tamedia se dit "confiante", sans toutefois se risquer sur le terrain des prévisions chiffrées.

Revenant sur l'acquisition de la régie publicitaire Goldbach, l'éditeur affirme avoir racheté au 24 août 97% des actions cotées de sa cible et avoir engagé la procédure d'annulation du titre.

Les actionnaires minoritaires restants de Goldbach se verront indemnisés en espèces. La décotation de Goldbach à la Bourse suisse est prévu "au plus tard au printemps 2019", selon le communiqué.

Zattoo sous contrôle

Dans la foulée, le groupe de médias a annoncé la prise de contrôle du spécialiste de la télévision par internet Zattoo, dont il détient désormais plus de 50% des parts. Tamedia était entré au capital de Zattoo en 2015 à hauteur de 29%.

Sous réserve de l'approbation par la Commission de la concurrence (Comco), l'opération devrait permettre à Tamedia de dégager, grâce au rachat de Goldbach, de nouvelles synergies pour la commercialisation de Zattoo en Suisse et en Allemagne.

Le directeur général Christoph Tonini a affirmé son intention de poursuivre ses efforts pour ajuster sa structure de coûts. Ceux-ci comprennent la suppression de 20 équivalents temps plein dans les services éditoriaux annoncée il y a trois semaines.

Le patron de Tamedia a toutefois signalé que pourraient s'y ajouter des "ajustements ponctuels" dans les rédactions, tout en insistant sur le fait qu'il ne devrait pas y avoir de licenciement.

Tamedia s'attend également à une incidence positive sur le résultat du fait de la réforme vaudoise de la fiscalité des entreprises. Interrogé à ce sujet, le directeur financier (CFO) Sandro Macciacchini s'attend à ce que l'ajustement des provisions pour impôts différés se solde par un effet comptable net positif de 13,4 millions de francs suisses.

D'un point de vue opérationnel, la copie semestrielle rendue par Tamedia est restée en deçà des attentes, même si les recettes se sont maintenues à niveau, ce qui est en soi une bonne performance, relève la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire.

Reste qu'au vu de la pression attendue sur les ventes et sur les marges dans les produits imprimés, l'établissement cantonal a dégradé sa recommandation d'achat à "pondérer au marché".

Les chiffres semestriels présentés par Tamedia lui ont valu l'ire des investisseurs. A la clôture, la nominative Tamedia a lâché 5,9% à 136,00 francs suisses. De son côté, l'indice élargi SPI a reculé de 0,14%.

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