Tarkett (-3,6% à 22,5 euros) signe la plus forte baisse du SBF 120 après la dégradation de recommandation de Kepler Cheuvreux, passé d'Acheter à Conserver, et la baisse de son objectif de cours de 26 à 24 euros. Le broker estime que, après sa récente progression (plus de 25% depuis le début de l'année), le titre du fabricant de revêtements de sols est correctement valorisé. Cette analyse vient du fait que cette valorisation dépend beaucoup de la valeur de l'activité de Tarkett en Russie, et dans les pays alentours, où le groupe connaît des difficultés.

En 2014, les ventes de Tarkett sur le segment CEI (Communauté des Etats indépendants), APAC et Amérique latine ont chuté de 13,1% à 771,1 millions d'euros, soit 32% du chiffre d'affaires global sur l'exercice. Cette région du monde est alors le premier débouché pour les produits Tarkett. En Russie, la société a notamment subi de plein fouet la chute du rouble qui l'a incité à baisser ses prix dans la région. Kepler Cheuvreux ajoute que la confiance du consommateur russe et les revenus disponibles se sont détériorés. "La décote de 17% du titre Tarkett par rapport à ses pairs se justifie par le manque de visibilité dans les pays de la CEI", précise le courtier.

Ce dernier cite également les difficultés de Tarkett en Amérique du Nord pour justifier la dégradation de sa recommandation. Au premier trimestre, le fabricant de revêtements de sols a enregistré sur ce marché une baisse organique de ses revenus de 3,4% (+15,6% en données publiées) à 162,8 millions d'euros. "Sous-performant la plupart de ses concurrents" sur ce segment, selon Kepler Cheuvreux, Tarkett a justifié cette baisse des volumes par la montée en charge de sa nouvelle ligne de dalles vinyle VCT aux Etats-Unis, limitant sa capacité à satisfaire totalement la demande. Kepler estime que cet ajustement pourrait prendre plus de temps que prévu et continuer à peser sur l'activité du groupe au second semestre.

Ce manque de visibilité sur deux marchés qui représentent 65% de l'EBITDA de Tarkett, selon les calculs du broker, a incité ce dernier à baisser ses prévisions de résultats dans ces régions. Il attend désormais une décroissance organique des revenus de Tarkett de 1,8% en Amérique du Nord, alors qu'il envisageait précédemment une progression de 1%. Dans la CEI, Kepler envisage également une baisse organique des ventes plus importante à -15% (contre -11% en première estimation) en 2015 et de -2% (contre la stabilité initialement) en 2016.

Kepler conclut tout de même en précisant qu'il continue à apprécier l'histoire de long terme racontée par Tarkett dans un marché en cours de consolidation et les perspectives de croissance à long terme qu'offre son exposition sur les pays de la CEI.