Tarkett chute de 5,58% à 21,66 euros, au plus bas depuis le 11 février 2016. Depuis le début de l'année, le titre du fabricant de revêtements de sols a chuté de plus de 38%. Cette chute est à mettre en regard du bond de plus de 22% des cours du pétrole enregistré sur la même période. En effet, pour fabriquer ses produits, Tarkett utilise dans 54% des cas des matières premières dérivées du pétrole (chiffre 2017). De ce fait, le groupe est très dépendant de la hausse de ces coûts qu'il tente, avec un succès mitigé, de répercuter dans ses prix de vente.

Au premier trimestre, Tarkett a subi un impact négatif de 10 millions d'euros au niveau de son Ebitda, directement lié à la hausse du coût des matières premières. Dans une note publiée ce matin, Kepler Cheuvreux souligne le fait que le récent rallye des cours du pétrole a toutes les chances d'accentuer le phénomène et de maintenir les résultats du groupe sous pression.

Sur l'ensemble de l'exercice, le broker prévoit que Tarkett va subir un effet "matières premières" défavorable de 42 millions d'euros au niveau de son Ebitda. Sa précédente estimation était de 33 millions tandis que le groupe envisage un impact "du même ordre que celui observé en 2017", soit 34 millions.

Kepler Cheuvreux craint que les hausses de prix décidées par Tarkett aux Etats-Unis et en Russie notamment ne seront pas suffisantes pour compenser intégralement ce facteur négatif. Elles devraient permettre d'alléger la pression dans les résultats du second semestre. Au final, la marge 2018 du fabricant de revêtements de sols est attendue en repli de 60 points de base à 10,5%. A plus court terme, Kepler estime qu'elle devrait ressortir à 12,5% à l'issue du deuxième trimestre, en baisse de 190 points de base.

Dans cette perspective, Kepler Cheuvreux a maintenu sa recommandation d'Achat sur Tarkett mais abaissé son objectif de cours de 35 à 30 euros. Selon Boursorama, le consensus se situait le 2 juillet à 32 euros par action alors qu'il culminait à 37 euros il y a trois mois.