Filiale de Tata Motors, Jaguar Land Rover, qui emploie 42.500 personnes en Grande-Bretagne, va supprimer 4.500 postes, principalement de cadres, dans l'objectif de renouer avec la rentabilité.

Dans le cadre de ses efforts pour développer une gamme de voitures moins polluantes, le constructeur va aussi lancer la production de systèmes de transmission électrique dans son usine de Wolverhampton et créer un nouveau site d'assemblage de batteries près de Birmingham.

JLR, qui, comparativement à tout autre constructeur automobile, produit une proportion plus élevée de ses véhicules en Grande-Bretagne, a aussi consacré des sommes importantes à la préparation du Brexit, qui pourrait entraîner l'instauration de contrôles douaniers.

La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne doit avoir lieu le 29 mars.

PERTE DE 354 MLNS DE LIVRES SUR SIX MOIS

Le groupe a perdu 354 millions de livres (392 millions d'euros) entre avril et septembre 2018 et a déjà supprimé un millier de postes en Grande-Bretagne.

Le directeur général de JLR, Ralf Speth, a déclaré jeudi qu'il devait aller plus loin dans le cadre du plan de redressement de la société.

"Nous prenons des mesures énergiques pour contribuer à parvenir à une croissance de long terme face aux multiples perturbations géopolitiques et réglementaires et aux défis technologiques auxquels est confronté le secteur automobile", a-t-il dit.

JLR est devenu en 2016 le plus grand constructeur automobile britannique et il semblait alors en mesure de parvenir à une production d'environ un million de véhicules d'ici la fin de la décennie. Il a toutefois annoncé une baisse de 4,6% de ses ventes, à un peu moins de 600.000 véhicules, sur l'ensemble de son exercice annuel.

Ces dernières années, le groupe a ouvert de nouvelles usines en Chine et en Slovaquie. En 2018, il a annoncé un plan de redressement visant à réduire les coûts et à améliorer les flux de trésorerie de 2,5 milliards de livres.

Ralf Speth a dit en septembre qu'un mauvais accord sur le Brexit pourrait entraîner la destruction de dizaines de milliers d'emplois dans le secteur automobile britannique.

Ford a également annoncé jeudi la suppression de milliers d'emplois, d'éventuelles fermetures d'usines et l'arrêt de la production de véhicules non rentables dans le cadre du redressement de ses activités en Europe, où le constructeur américain veut atteindre une marge opérationnelle de 6%.

(Costas Pitas; Benoit Van Overstraeten, Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Costas Pitas