Londres (awp/afp) - Le géant indien de la sidérurgie Tata Steel a annoncé jeudi la vente de son activité d'aciers spécialisés au Royaume-Uni, ajoutant qu'il continuait de discuter avec les syndicats et les autorités pour garantir l'avenir du reste de ses activités dans le pays.

"Tata Steel UK a signé aujourd'hui un accord définitif de vente de l'activité des aciers spécialisés à Liberty House pour un total de 100 millions de livres" (117 millions d'euros), a expliqué le groupe dans un communiqué.

L'activité concernée par cette vente emploie 1.700 personnes et fabrique de l'acier pour l'aérospatiale, l'automobile, ainsi que l'industrie pétrolière et gazière. Elle couvre des usines dans le nord de l'Angleterre ainsi que des centres d'assistance dans le pays et en Chine.

L'acheteur, Liberty House, se présente pour sa part comme un "groupe international" actif dans le commerce des métaux, ainsi que dans la fabrication et la distribution d'acier et de produits manufacturés de pointe.

Le directeur général de Tata Steel UK, Bimlendra Jha, a souligné que les aciers spécialisés vendus constituait "une activité largement indépendante de celle des aciers en bandes" qui constituent l'essentiel de ce qui reste désormais des activités sidérurgiques de Tata Steel au Royaume-Uni.

Le groupe avait provoqué un véritable choc dans le pays au printemps dernier en disant envisager de céder ses activités britanniques, faute de pouvoir les rentabiliser face à l'afflux sur le marché européen de masses d'acier à prix cassé importé de Chine.

Depuis, il a bouclé la vente de ses activités d'acier long au Royaume-Uni et en France, qui comprenait une usine en France, à Hayange (Moselle), avec 400 employés, un complexe en Angleterre à Scunthorpe (Yorkshire) employant près de 3.400 personnes et d'autres activités sidérurgiques dans le nord de l'Angleterre comptant un millier d'employés.

Au total, 4.800 employés sont passés ainsi dans le giron de Greybull Capital qui a rebaptisé cette activité "British Steel", soit le nom que portait la société nationale de la sidérurgie britannique privatisée à la fin des années 1980 sous Margaret Thatcher.

Les aciers spécialisés et leurs 1.700 employés désormais cédés aussi, Tata Steel a expliqué jeudi que ses activités britanniques employaient désormais 8.500 personnes, essentiellement dans la production d'aciers en bande.

Le principal site conservé par Tata Steel, Port Talbot au Pays de Galles, fait l'objet de négociations à trois entre la direction du groupe indien, les syndicats du site et les gestionnaires du système de retraite.

Tata Steel pourrait y investir pour y garantir la poursuite des hauts fourneaux, mais attend des syndicats qu'ils acceptent de fermer le fonds de pension de l'acier britannique aux nouveaux entrants.

afp/rp