Bombay (awp/afp) - Le conglomérat indien Tata a annoncé lundi le départ surprise de son PDG, Cyrus Mistry, quatre après sa prise de fonctions.

Le conseil d'administration de la société Tata Sons, principal actionnaire des différentes sociétés Tata, "a remplacé M. Cyrus P. Mistry en tant que PDG de Tata Sons. La décision a été prise aujourd'hui à l'occasion d'une réunion du conseil", a indiqué le groupe dans un communiqué.

En poste depuis quatre ans, Cyrus Mistry est remplacé à titre provisoire par l'industriel Ratan Tata, 78 ans, figure historique de la famille, auquel il avait succédé.

M. Tata devrait rester à ce poste jusqu'à la nomination officielle d'un successeur. Le processus devrait prendre quatre mois.

Vieux d'un siècle et demi, le groupe Tata est l'un des plus prestigieux conglomérats familiaux en Inde, opérant aussi bien dans le secteur des services (Tata Consultancy Services) que dans l'automobile (Tata Motors) ou la sidérurgie (Tata Steel).

Mais son chiffre d'affaires pour l'exercice 2015-2016 (clos fin mars) était en recul de 4,6%, s'élevant à environ 103 milliards de dollars. L'activité du groupe a souffert des incertitudes économiques mondiales, de la baisse du prix des matières premières et de la volatilité des monnaies, selon l'agence Bloomberg.

Sa branche sidérurgique essaye de plus de se délester d'actifs lourdement déficitaires en Grande-Bretagne.

M. Mistry avait pris la relève de Ratan Tata en décembre 2012, plus d'un an après avoir été annoncé à ce poste.

Cette nomination avait fait grand bruit à l'époque car les rênes du groupe sont généralement tenues par une personne issue des rangs de la famille.

M. Mistry possédait toutefois un lien avec la famille Tata, par alliance à défaut du sang: sa soeur est mariée à Noel Tata, demi-frère de Ratan Tata.

Ce dernier avait pris en 1991 la direction de Tata Sons, dont le PDG est traditionnellement celui du groupe, et l'avait porté sur la scène mondiale.

L'héritier de la dynastie Tata avait mené une spectaculaire politique expansionniste à coups d'achat, au point que le groupe Tata regroupe désormais plus d'une centaine de sociétés.

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