Londres (awp/afp) - Le géant indien de l'acier Tata Steel a détaillé les quelque 3000 suppressions d'emploi en Europe annoncées il y a quelques jours, précisant qu'elles viseraient essentiellement le Royaume-Uni et les Pays-Bas.

Les syndicats s'insurgeaient jeudi contre ces coupes dans les effectifs tandis que les projets d'investissements promis ne sont toujours pas dévoilés.

Le groupe a annoncé tard mercredi que 1000 postes seraient supprimés au Royaume-Uni, où le groupe emploie environ 8500 personnes, dont près de la moitié dans son usine géante de Port Talbot au Pays de Galles.

1600 seront aussi éliminés aux Pays-Bas, tandis que 350 autres postes seront fermés ailleurs en Europe.

Dans son communiqué, Tata, en pleine restructuration après sa fusion avortée avec ThyssenKrupp, répète que deux tiers des emplois concernés relèvent de fonctions administratives et d'encadrement.

"Je comprends l'inquiétude de nos collègues sur ces propositions (...) mais nous ne pouvons pas rester immobiles pendant que le monde change vite autour de nous, nous devons nous adapter. Notre stratégie est de bâtir une activité solide et stable en Europe, capable de réaliser les investissements nécessaires pour le succès futur", a commenté le directeur général de Tata Steel pour l'Europe, Henrik Adam.

Roy Rickhuss, secrétaire général du syndicat d'ouvriers de l'acier Community, a dit que ces projets "de court terme génèrent des inquiétudes" mais que Tata n'a toujours pas dévoilé de plans d'investissements.

"On dirait que l'entreprise gère juste son déclin, et nous avons besoin d'un changement de perspective pour que les employés puissent croire en leur futur", ajoute-t-il, déplorant que les employés doivent "payer le prix" des erreurs de gestion de Tata.

Le syndicat Unite s'est pour sa part dit "très mécontent des plans du groupe, qui semblent fixés sur les baisses de coûts, les licenciements et peut-être la vente de parts de l'activité et la sous-traitance de certaines tâches en Inde".

"Nous comprenons que l'industrie britannique fait face à des difficultés particulières notamment à cause des coûts élevés de l'énergie comparé à ses concurrents européens, mais nous n'allons pas (...) laisser ces piliers de l'industrie britannique être démantelés", insiste-t-il.

"Les suppressions d'emploi ne sont pas la réponse", conclut-il, dénonçant des "années de sous-investissement".

afp/ol