Paris (awp/afp) - Technicolor a accusé une perte nette de 230 millions d'euros au titre de son exercice 2019, la quatrième consécutive et la plus importante depuis 2016, selon des résultats publiés mardi, quelques jours après l'annonce d'une augmentation de capital pour tenter de faire face à ses difficultés.

La dette du spécialiste de l'image et du son s'est parallèlement creusée de 31% pour atteindre 961 millions d'euros fin décembre.

Technicolor accumule les pertes depuis plusieurs années. L'entreprise n'a généré un bénéfice annuel que 3 fois depuis 2006. Il a dû céder ces dernières années plusieurs activités, dont celles de Recherche et Innovation et de Licences de brevet.

Pour l'année dernière, le chiffre d'affaires des activités poursuivies était de 3,8 milliards d'euros, en baisse de 4,7% (-7,3% à taux de change constants).

Les recettes du segment Maison connectée (modems, décodeurs et box TV) ont notamment reculé de 10,6% à 1,98 milliard d'euros (-12,6% à taux de change constants), dans toutes les régions mais principalement en Amérique du nord (-20,2%) et en Asie (-10,3%).

Les services de production (effets spéciaux et visuels pour la publicité, les séries et les films) progressent de 13,8% à 893 millions d'euros, tandis que les services DVD ont reculé de 6,3% à 882 millions d'euros.

L'action du groupe est par ailleurs en chute libre à la Bourse de Paris depuis l'annonce jeudi soir d'une augmentation de capital d'environ 300 millions d'euros qui serait lancée au second trimestre, d'une renégociation de lignes de crédit et d'une nouvelle stratégie: le Britannique Richard Moat, nouveau directeur général du groupe depuis novembre, vise des réductions des coûts à hauteur d'environ 150 millions d'euros par an d'ici 2022.

Pour 2020, Technicolor a émis mardi des hypothèses prudentes en raison notamment de la crise en Chine liée au nouveau coronavirus, à l'origine de récentes "ruptures d'approvisionnement" qui pourraient peser sur le chiffre d'affaires au premier semestre.

Le groupe, qui a expliqué en février qu'il ne ferait plus de prévisions chiffrées, vise pour 2020 un excédent brut d'exploitation (Ebitda) "en ligne avec 2019".

Il mise principalement sur l'essor des plateformes de streaming, à l'origine d'une "demande sans précédent pour les contenus originaux", pour doper son activité de production avec "une croissance à deux chiffres sur la période".

Il prévient sur ce segment d'une "activité réduite au premier semestre suite à des retards d'attribution de la part d'un de ses principaux clients".

La dégradation depuis 2018 par agences de notation de son évaluation financière a entraîné selon le groupe une diminution de sa trésorerie disponible pour un montant de 95 millions d'euros en raison notamment de la réduction des délais de paiement.

afp/rp