MILAN, 11 novembre (Reuters) - Le gouvernement italien prépare un projet de loi qui pourrait obliger Telecom Italia (TIM) à fusionner ses réseaux avec ceux de son concurrent Open Fiber, projet qui provoque des frictions au sein du conseil d'administration de l'opérateur historique, ont déclaré dimanche à Reuters des sources proches du dossier.

Open Fiber, détenu par le groupe énergétique Enel - contrôlé par l'Etat italien et la Cassa Depositi e Prestiti (CDP) - a déployé un réseau de fibre optique sur le territoire italien concurrençant directement celui de l'opérateur historique.

"Ce n'est pas loin de la réalité", a déclaré une des sources, interrogée sur le projet de rapprochement des deux réseaux, ajoutant que le gouvernement souhaitait le faire le plus tôt possible.

Ce nouveau projet de loi a été révélé par la presse, le Corriere della Sera et Il Sole 24 Ore.

TIM, dont le français Vivendi est le premier actionnaire, a déjà logé ses réseaux au sein d'une entité séparée, baptisée NetCo, qu'il contrôle entièrement.

Son administrateur délégué, Amos Genish, s'est déjà dit prêt à discuter d'un rapprochement entre les actifs de TIM dans la fibre et ceux d'Open Fiber, mais pas de l'ensemble de ses infrastructures.

Les réseaux de Telecom Italia ont été au centre des débats depuis l'arrivée à son capital du fonds activiste Elliott, qui souhaite remanier le conseil de l'entreprise et restructurer le groupe, en cédant notamment une partie des actifs de NetCo.

Proche de Vivendi, Amos Genish avait été confirmé à la tête de TIM en mai dernier, après un remaniement du conseil d'administration favorable à Elliott.

Mais il est maintenant contesté par certains administrateurs proches d'Elliott, au moment où TIM est mis en difficulté par les pressions concurrentielles du marché italien et par des enchères de fréquences 5G pour lesquelles il a déboursé 2,4 milliards d’euros.

L'action TIM a perdu près de 29% de sa valeur depuis le début de l'année à la Bourse de Milan, ce qui a ramené sa capitalisation boursière à un peu plus de 780 millions d'euros.

TIM a assuré dimanche qu'il n'envisageait pas de convoquer un conseil d'administration extraordinaire la semaine prochaine, démentant des informations de presse selon lesquelles certains administrateurs souhaiteraient pouvoir, à cette occasion, remercier son dirigeant.

De son côté, un porte-parole de Vivendi a réaffirmé que le groupe soutenait totalement le dirigeant de TIM et sa stratégie. (Agnieszka Flak et Stephen Jewkes, Pascale Denis pour le service français, édité par Elizabeth Pineau)

Valeurs citées dans l'article : Enel, Telecom Italia, Vivendi