Le régulateur italien des télécoms (AGCOM), dimanche dans un avis, s'est opposé au plan de scission du réseau de TIM, qui serait placé dans une filiale à 100%, un revers pour l'opérateur qui est depuis des années sous la pression d'acteurs politiques et de concurrents italiens pour se séparer et améliorer son réseau, évalué à 15 milliards d'euros par les analystes.

L'avis de l'AGCOM confirme que le plan présenté par Vivendi pour le réseau de TIM n'est pas suffisant pour modifier le cadre réglementaire, a ajouté le fonds américain dans un communiqué.

Vivendi et Elliott sont les deux principaux actionnaires de Telecom Italia et s'opposent depuis plus d'un an sur la manière de gérer l'entreprise.

Avant d'être évincé en novembre, l'ancien administrateur délégué de TIM Amos Genish, proche de Vivendi, avait présenté un plan visant à transformer le réseau en une société distincte entièrement contrôlée par le groupe.

L'AGCOM a fait valoir dans son avis que ce plan permettrait à TIM de garder le contrôle de la nouvelle société de réseau et que l'opérateur serait ainsi en mesure de favoriser ses propres sociétés au détriment de ses rivaux.

Sur son site internet, l'AGCOM annonce l'ouverture d'une consultation publique de 45 jours sur le plan, dont les résultats l'aideront à prendre une décision définitive au cours des prochains mois.

TIM, premier groupe de téléphonie en Italie, donne accès à son réseau à ses rivaux - tels que Vodafone et Wind and Fastweb - mais leur fait aussi concurrence lorsqu'il vend ses propres services à ses clients.

Depuis son arrivée au pouvoir en juin, l'exécutif italien a placé la création d'un réseau haut débit rapide au coeur de sa politique industrielle. Il est en train de prendre des mesures pour créer un réseau unique dans le pays, qui pourrait combiner les actifs de TIM et ceux de son rival Open Fiber.

(Giulio Piovaccari, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Marc Joanny)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia, Swisscom, Vodafone Group