L'Italie veut créer un opérateur unique dans le très haut débit en fusionnant le réseau de TIM avec Open Fiber, pour éviter des investissements redondants.

Vivendi, premier actionnaire de l'opérateur italien avec 24% du capital, et l'américain Elliott, qui en détient près de 10%, s'opposent sur la stratégie de Telecom Italia.

Le fonds activiste, qui a pris l'année dernière le contrôle du conseil d'administration aux dépens du groupe français, prône la scission du réseau fixe de Telecom Italia, tout en voulant en conserver entre 25 et 75%.

Vivendi, qui pourrait bloquer toute transaction, se refuse à perdre le contrôle du réseau.

Open Fiber est contrôlé conjointement par Enel et l'établissement public Cassa Depositi e Prestiti (CDP). Ce dernier, qui s'est construit une participation de 10% dans TIM, est récemment devenu son deuxième actionnaire.

TIM, premier opérateur italien, réfléchit à ces différentes pistes dans le cadre d'un plan stratégique sur trois ans dévoilé cette année par Luigi Gubitosi.

Conserver une forme de contrôle du réseau serait "la meilleure solution", a dit l'administrateur délégué, sans plus de détails, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Il a toutefois indiqué que certaines questions, comme les valorisations, devaient encore être discutées avec les actionnaires et le conseil d'administration.

Une fusion des réseaux de TIM et d'Open Fiber pourrait susciter des inquiétudes en matière de concurrence mais Luigi Gubitosi a estimé que les obstacles réglementaires pourraient être levés.

"Nous pensons qu'il n'y a rien qui ne puisse être résolu", a-t-il dit.

Une évaluation complète de l'absorption d'Open Fiber par Telecom Italia pourrait être bouclée le mois prochain et examinée par les conseils d'administration des deux groupes prévus le 27 juin pour le premier et le 1er août pour le second, a ajouté l'administrateur délégué de TIM.

L'action Telecom Italia a terminé en hausse de 2,25% à la Bourse de Milan mardi. L'opérateur, qui a annoncé la veille des résultats conformes aux attentes, a fait état d'un endettement net de 25,1 milliards d'euros à fin mars, en baisse de 1,8% sur un an.

"L'évolution de la dette nette courante est encourageante", écrit Berenberg dans une note.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Elvira Pollina et Stephen Jewkes

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Enel, Snam, Telecom Italia