(Actualisé avec interview d'Amos Genish à La Repubblica et source à Reuters)

MILAN/PARIS, 7 octobre (Reuters) - L'administrateur délégué de Telecom Italia (TIM) Amos Genish juge contre-productives les tensions entre la direction de l'opérateur italien, son conseil d'administration et ses actionnaires mais se dit déterminé à rester à son poste, selon un extrait d'une interview à paraître lundi dans La Repubblica.

Vivendi, premier actionnaire de Telecom Italia, a dénoncé samedi une "campagne de rumeurs" de la part du fonds activiste Elliott pour discréditer Amos Genish, auquel il a réaffirmé son soutien.

Le groupe français de médias, qui détient 24% de TIM, est à couteaux tirés avec Elliott depuis que le fonds a pris le contrôle du conseil d'administration de Telecom Italia à la suite de l'assemblée générale du 4 mai.

"Vivendi soutient sans réserve l'administrateur délégué de TIM Amos Genish et apprécie sa contribution", a fait savoir le groupe en confirmant des commentaires rapportés par la presse italienne.

"Nous pensons que cette perfide campagne de rumeurs est orchestrée par Elliott, dont le manque d'organisation entrave Telecom Italia."

Contacté par Reuters samedi, le fonds Elliott a renvoyé à ses propos de septembre, lors d'une autre passe d'armes verbale avec Vivendi. Elliott Advisors avait alors dit que Vivendi était "en proie au 'court-termisme' qu'il avait précédemment décrié".

L'action TIM a perdu environ 30% de sa valeur depuis le début de l'année, à comparer à une baisse de 15% pour l'indice européen des valeurs des télécoms.

Dans l'extrait de l'interview au quotidien La Repubblica, Amos Genish s'engage à poursuivre une stratégie centrée sur la transition vers les services de téléphonie mobile de cinquième génération (5G). Mais il évoque une "situation problématique" au sein de TIM, qui "crée beaucoup de difficultés et devient insupportable".

Amos Genish estime nécessaire "une plus grande harmonie entre les actionnaires, la direction et le conseil d'administration" pour soutenir la croissance de TIM.

Par ailleurs, une source proche du dossier a déclaré à Reuters que TIM avait mandaté le professeur d'économie Enrico Laghi - l'un des trois commissaires chargés de la restructuration de la compagnie aérienne Alitalia - pour passer en revue la valorisation des actifs de l'opérateur télécoms.

La Repubblica écrivait samedi qu'une telle revue pourrait aboutir à une dépréciation de certaines infrastructures de TIM, dont ses réseaux cuivre et fibre optique, ce qui pourrait peser sur les profits.

(Agnieszka Flak et Sudip Kar-Gupta, Dominique Rodriguez pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Telecom Italia, Vivendi