Des responsables politiques et des concurrents de Telecom Italia réclament de longue date que le réseau fixe de TIM, que le groupe valorise jusqu'à 15 milliards d'euros, soit séparé du reste de ses activités et qu'il soit modernisé. Ces appels ont été renforcés par la volonté du gouvernement italien de contenir l'influence croissante du groupe français Vivendi, premier actionnaire de l'ex-monopole avec 24% du capital.

"Nous voulons contrôler le réseau, nous n'avons pas besoin de le détenir à 100%. C'est tout", a déclaré Amos Genish lors de la conférence annuelle de Morgan Stanley sur les TMT à Barcelone.

"Nous ne voulons que personne ne nous force à le faire, nous voulons le faire selon nos conditions lorsque nous jugerons que c'est nécessaire", a-t-il ajouté.

Amos Genish, ancien officier israélien et ex-manager de Vivendi, a pris ses fonctions à la tête de Telecom Italia en septembre avec pour mission de repousser la concurrence des autres opérateurs télécoms en Italie, de redresser la filiale brésilienne du groupe et d'apaiser les relations avec Rome.

Il a assuré que les tensions entre les deux parties avaient eu pour origine une absence de "dialogue ouvert" mais n'étaient plus qu'un mauvais souvenir.

L'Agcom, l'autorité italienne des communications, décidera d'ici le milieu de l'année prochaine comment résoudre les problèmes de concurrence concernant le réseau fixe de TIM, a déclaré mercredi l'un de ses dirigeants. Trois options sont à l'étude, l'une d'elles étant d'imposer une séparation opérationnelle plus claire du réseau fixe, a-t-il ajouté.

Quelle que soit la décision, Vivendi est là pour rester, a souligné Amos Genish. "Vivendi est un actionnaire de long terme de TIM, que cela vous plaise ou non", a-t-il affirmé au sujet du groupe de Vincent Bolloré, son ancien employeur.

(Mathieu Rosemain, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Vivendi, Telecom Italia