(Actualisé avec éléments supplémentaires)

MILAN, 22 novembre (Reuters) - La justice italienne a donné vendredi une semaine supplémentaire à Mediaset et Vivendi pour tenter de solder leur litige, vieux de plusieurs années, concernant le projet du groupe italien de fusionner ses activités en Europe au sein d'une holding.

Mediaset, contrôlé par la famille de Silvio Berlusconi, est décidé à mettre en oeuvre son projet en dépit de l'hostilité de Vivendi, son deuxième actionnaire, qui s'est traduite par une longue bataille juridique.

Un tribunal milanais avait donné jusqu'à ce vendredi aux deux groupes pour parvenir à un compromis. Un ultimatum finalement repoussé au vendredi 29 novembre.

Le fait que les deux groupes aient consenti à ce nouveau délai peut être interprété comme un signe de bonne volonté de part et d'autre en vue, éventuellement, de la conclusion d'un accord à brève échéance.

Mediaset avait fait savoir, avant l'audience de vendredi, que les tentatives de conciliation n'avaient, "en l'état, pas abouti à une issue positive".

L'Italien a toutefois laissé la porte ouverte à un arrangement en annonçant la tenue d'une assemblée générale extraordinaire, le 10 janvier, au cours de laquelle les actionnaires seront appelés à voter une modification des statuts de la holding MFE, basée aux Pays-Bas et destinée à regrouper les activités de Mediaset en Europe.

"Le projet MFE est crucial pour le futur du groupe Mediaset", a jugé la compagnie, tout en se disant ouverte à des amendements qui pourront être soumis au vote le 10 janvier.

"En agissant ainsi (...) le conseil d'administration espère obtenir l'approbation, y compris des actionnaires qui ont le mandat de s'opposer au projet MFE", est-il écrit dans un communiqué.

Selon un porte-parole de Vivendi, le groupe français "s'interroge si Mediaset va permettre à tous ses actionnaires de voter lors de l'AG du janvier et notamment Simon Fiduciaria comme ce dernier en a le droit à hauteur de 20% en application du plan de compliance voté par l'AGCOM."

Jusqu'à présent, Vivendi a multiplié les procédures en justice dans divers pays pour tenter de bloquer la réorganisation envisagée par le groupe de médias italien, qui veut regrouper ses activités en Europe au sein d'une holding aux Pays-Bas.

Cette réorganisation doit s'accompagner d'une modification de la gouvernance de Mediaset au profit de Fininvest, holding de Silvio Berlusconi, que Vivendi conteste.

Vivendi est prêt à vendre une partie de sa participation dans Mediaset avec une moins-value pour sortir de l'impasse, déclarait-on jeudi de source proche du dossier.

Afin de "prouver sa bonne volonté", Vivendi pourrait accepter de céder les titres Mediaset détenus par son trust Simon Fiduciaria au prix de 3,25 euros par action - sous les 3,7 euros par action déboursés en 2016 -, disait-on. (Elvira Pollina avec Gwenaëlle Barzic à Paris, version française Bertrand Boucey et Simon Carraud)

Valeurs citées dans l'article : Mediaset, Telecom Italia S.p.A., Vivendi