Paris (awp/afp) - Le groupe français Vivendi, qui détient 24% de Telecom Italia (Tim), a demandé mardi au conseil d'administration de l'opérateur italien historique la convocation d'une assemblée générale des actionnaires pour nommer de nouveaux commissaires aux comptes et révoquer cinq membres du conseil.

Les tensions entre Elliott et Vivendi sont récurrentes depuis la prise de contrôle surprise du conseil d'administration par Elliott en mai dernier.

Vivendi a dénoncé dans un communiqué la décision du conseil d'administration actuel - majoritairement composé de membres soutenus par le fonds américain Elliott, qui détient 8,8% du capital de Tim - de ne pas convoquer immédiatement une assemblée générale.

Cette décision "va à l'encontre de toutes les règles de bonne gouvernance d'entreprise et est source de désorganisation", a précisé le groupe français dans un communiqué.

Le groupe français souhaite convoquer cette assemblée "dans les meilleurs délais" afin de nommer de nouveaux commissaires aux comptes, de révoquer cinq membres du conseil d'administration issus de la liste d'Elliott, "particulièrement ceux qui sont impliqués dans ces problèmes de gouvernance" et d'en proposer cinq nouveaux.

Le 13 novembre, dix administrateurs "indépendants" figurant sur la liste d'Elliott ont décidé la révocation surprise d'Amos Genish, qui dirigeait le groupe depuis 14 mois et est considéré comme un proche de Vincent Bolloré, le patron de Vivendi.

Vivendi avait déjà réaffirmé fin novembre son souhait que soit convoquée une nouvelle assemblée générale pour renouveler les commissaires aux comptes.

Le 18 novembre, le porte-parole de Vivendi avait souligné qu'une telle AG donnerait "aux actionnaires l'occasion de choisir entre deux projets: le démantèlement du groupe voulu par Elliott et la stratégie à moyen et long terme sur laquelle Amos Genish avait été élu avec 98% des voix en mai".

Vivendi pourrait demander lui-même la convocation de cette assemblée, puisque cette possibilité est ouverte à tout actionnaire ayant plus de 5% du capital. Mais selon le quotidien La Repubblica, "il ne voudrait se mettre encore davantage à dos les institutions italiennes" qui semblent avoir pris le parti d'Elliott concernant la séparation du réseau.

Les tensions entre actionnaires portent notamment sur l'avenir du réseau, avec une possible séparation du reste des activités et une fusion avec Open Fiber, la filiale dans la fibre optique d'Enel.

afp/buc