Milan (awp/afp) - Des anciens responsables de Telecom Italia (Tim) ont appelé mercredi à recréer un actionnariat italien à hauteur de 30% dans l'opérateur historique, fragilisé par des divisions entre ses actionnaires Vivendi et Elliott.

Ces sept anciens responsables, qui ont occupé des fonctions du temps d'Ernesto Pascale, patron du "grand Telecom Italia" des années 1990, "avant une privatisation ratée", selon leurs termes, ont publié cet appel dans le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

"Il faut recréer un actionnariat national qui arrive à 30% et devienne le point de référence de l'entreprise", affirment-ils dans cet appel adressé "au gouvernement, à la Caisse des dépôts, qui peut avoir un rôle de guide", et "au système entrepreneurial de l'Italie".

"Ces dernières semaines, nous avons constaté, encore une fois, un climat d'incertitude croissante et d'aventurisme pesant sur les destinées de la société, de tensions à l'intérieur des organes de l'entreprise et de positions incompatibles entre les différents actionnaires", déplorent-ils.

Inquiets d'un éventuel démantèlement de Telecom Italia, avec une séparation des services, du réseau et de la filiale Sparkle, ils estiment que l'opérateur a besoin d'un "projet clair, long et cohérent".

Le fonds américain Eliott, qui détient 8,8% du capital de Tim, a ravi le 4 mai, lors d'une assemblée générale d'actionnaires, le contrôle du conseil d'administration au groupe français Vivendi, qui en est pourtant le principal actionnaire avec quelque 24% du capital.

Les tensions entre Elliott et Vivendi sont depuis récurrentes.

Le 13 novembre, dix administrateurs "indépendants" figurant sur la liste d'Eliott ont décidé la révocation surprise d'Amos Genish, qui dirigeait le groupe depuis 14 mois et est considéré comme un proche de Vincent Bolloré, le patron de Vivendi.

Il a été remplacé quelques jours plus tard par Luigi Gubitosi, ex-directeur général de l'opérateur italien Wind Telecommunications et de la Rai, la télévision publique italienne.

afp/al