Stockholm (awp/afp) - L'équipementier télécoms suédois Ericsson a fait état mercredi d'un bond de son résultat net au premier trimestre grâce à la croissance de son marché nord-américain et revendique en Suisse la place de premier réseau 5G disponible en Europe.

Entre janvier et mars, le groupe a enregistré un bénéfice net de 2,4 milliards de couronnes (230 millions d'euros), après une perte de 725 millions de couronnes un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a lui augmenté de 12,7%, à 48,9 milliards.

Sur son marché américain, les ventes ont progressé de 43% par rapport au 1er trimestre 2018, grâce aux investissements 4G et 5G de ses clients.

La marge brute ajustée (hors restructurations), indicateur privilégié de l'équipementier pour mesurer sa rentabilité, a atteint 38,5% au premier trimestre 2019 contre 35,9% en 2018, à la même période, grâce à une réduction des coûts.

La marge brute ajustée des réseaux, division qui génère deux tiers des revenus du groupe, s'est encore hissée au-delà des 40% lors du trimestre (43,2% contre 40,4% un an plus tôt).

Toutefois, prévient le groupe, le déploiement de la 5G dans certaines régions d'Asie d'ici fin 2019 "aura une incidence négative sur la marge brute à court terme".

Peu avant 12H00 (10H00GMT), le titre progressait de 3% à la Bourse de Stockholm dans un marché étale.

5G en Suisse

Ericsson revendique la place de leader mondial dans le déploiement des réseaux 5G.

A cet égard, il avait affirmé en début d'année ne pas avoir ressenti les effets des difficultés de son concurrent chinois Huawei dont les Etats-Unis et plusieurs pays d'Asie et d'Océanie ont interdit les équipements 5G, soupçonnant qu'ils permettent aux renseignements chinois d'espionner les communications des pays qui utiliseraient ses services.

Mercredi, Ericsson et l'opérateur suisse Swisscom ont annoncé l'ouverture à la commercialisation d'un réseau 5G, revendiquant la place de premier réseau 5G disponible en Europe, deux semaines après l'ouverture sur tout le pays de la 5G en Corée du Sud.

Les deux groupes envisagent une couverture de l'ensemble du territoire d'ici la fin de l'année et l'arrivée des premiers smartphones compatibles à ce nouveau réseau dans le courant de l'année.

"Il s'agit d'une occasion importante pour Swisscom et l'Europe - la 5G est maintenant opérationnelle sur le plan comemrcial. Tout en poursuivant nos liens étroits avec Swisscom, nous renforçons également l'écosystème 5G en réduisant les délais de mise sur le marché pour les fabricants de puces et d'appareils", s'est félicité Arun Bansal en charge des régions Europe et Amérique latine chez Ericsson.

Pour le reste de l'année, le groupe prévoit des coûts de restructuration de "3 à 5 milliards de couronnes" - contre 8 milliards pour l'année 2018.

Par ailleurs, le PDG d'Ericsson, Börje Ekholm, a indiqué dans son rapport "coopérer" aux côtés de l'autorité boursière américaine, la Securities and Exchange Commission (SEC), et le département de la Justice des États-Unis dans le cadre d'une enquête sur des faits présumés de corruption, qui pourraient donner lieu "à des mesures financières (...) dont l'ampleur et l'incidence ne peuvent encore être estimées".

Mardi, Ericsson a également annoncé faire l'objet d'une enquête des autorités chinoises sur ses licences de droits de propriété intellectuelle.

afp/fr