Telefonica perd 1,61% à 7,472 euros, en ligne avec l'indice Ibex de Madrid. L'opérateur télécoms espagnol fait l'objet de deux notes d'analystes aujourd'hui, l'une négative en provenance de chez Bernstein et l'autre positive rédigée par Jefferies. Visiblement, aucune des deux ne prend l'ascendant sur l'autre dans l'esprit des investisseurs qui se contentent de solder leurs positions sans prime ni décote spécifique.

Dans sa note, Bernstein maintient son opinion Sousperformance sur Telefonica tout en abaissant de 6,40 à 5,95 euros son objectif de cours. Pour l'analyste, l'opérateur est à l'aube d'une "tempête" à laquelle il doit se préparer même si son deuxième trimestre s'est révélé "incontestablement robuste". Bernstein identifie plusieurs menaces qui flottent au-dessus des fondamentaux de Telefonica et juge que le consensus ne les prend pas assez en compte.

Il cite notamment le risque d'une diminution de 400 millions d'euros de l'Ebitda de l'opérateur à l'horizon 2020 en raison de l'inflation des coûts des contenus. Fin juin, Telefonica annonçait avoir trouvé un accord avec Mediapro à propos des droits de diffusion des matchs de la Ligue des Champions de football et de l'Europa League en Espagne. L'opérateur télécoms a donc racheté pour 360 millions d'euros les lots remportés par la société espagnole.

Jefferies passe à l'Achat sur Telefonica

Pour Telefonica, l'ensemble des sommes investies dans le football espagnol (Liga + Ligue des Champions + Europa League) a augmenté de 5% par rapport à la dernière saison du cycle précédent. Pour Bernstein, cette hausse des coûts ne sera pas compensée, quand bien même Telefonica gagnerait 100 000 nouveaux abonnés attirés par ces exclusivités. Le broker souligne par ailleurs que le groupe espagnol doit s'atteler à l'amélioration de son réseau au Royaume-Uni.

Du côté de chez Jefferies, en revanche, Telefonica est à coup sûr une valeur sûre. Le broker a augmenté sa recommandation à l'Achat sur le titre et relevé son objectif de cours de 8,40 à 9,40 euros. Jefferies développe l'argument selon lequel Telefonica va pouvoir capitaliser sur sa position de leader du marché espagnol pour résister à la concurrence et pour optimiser l'utilisation de son réseau.

Ainsi, l'offensive de MasMovil pourrait être plus défavorable à Orange ou Vodafone qu'à Telefonica, estime Jefferies, rappelant que ce dernier est diversifié dans la télévision payante. Ensuite, grâce aux investissements réalisés dans son réseau fibre, Telefonica va se retrouver dans la position du vendeur en gros de capacités à ses concurrents, ce qui va lui assurer des revenus supplémentaires.