MADRID, 10 septembre (Reuters) - Telefonica va proposer un départ volontaire à ses employés de plus de 53 ans et des formations au reste de ses salariés pour les adapter à la numérisation et à l'automatisation de ses activités, a annoncé mardi l'opérateur télécoms espagnol à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration.

Ce plan de départs et de formation, dont le coût est pour l'instant estimé à 1,6 milliard d'euros avant impôts, sera présenté mercredi aux représentants syndicaux dans le cadre de la renégociation de la convention collective au sein du groupe.

Telefonica espère en tirer des économies d'environ 220 millions d'euros par an à partir de 2021.

L'opérateur va doubler son budget de formation et former plus de 6.000 de ses salariés dans des domaines incluant la sécurité, la robotisation, l'analyse de données et le développement internet.

Le numéro trois du secteur européen des télécommunications peine à améliorer sa rentabilité sur son marché d'origine. Sa valeur boursière a baissé de plus de 10% depuis le début de l'année, une contre-performance qui constitue l'une des raisons pour lesquelles la réunion du conseil d'administration a été avancée à mardi.

Telefonica a aussi affiché mardi sa volonté de tirer des revenus supplémentaires de ses infrastructures de téléphonie mobile d'ici un an. Il va chercher de nouvelles synergies via des partages de réseaux et tenter de profiter de l'intérêt de certains investisseurs publics ou privés pour ses tours.

L'opérateur dit posséder environ 50.000 tours en dehors de sa filiale dédiée Telxius, dont le portefeuille est composé d'environ 18.000 antennes.

Telefonica estime que ces 50.000 tours, dont certaines pourraient être placées dans Telxius, peuvent générer un bénéfice brut d'environ 360 millions d'euros.

Ces infrastructures de communication sont appréciées par les fonds de capital-investissement car elles génèrent des flux de trésorerie réguliers.

Telefonica a vendu l'an dernier 10% du capital de Telxius à Amancio Ortega, propriétaire de la chaîne de prêt-à-porter Zara, pour 378,8 millions d'euros dans le cadre de ses efforts pour réduire son endettement. Ce dernier représente toujours plus de 2,5 fois son bénéfice d'exploitation.

(Isla Binnie; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Marc Angrand)