MADRID/LONDRES/MILAN, 6 novembre (Reuters) - Telefonica devrait apporter son soutien à un plan de renflouement de Telecom Italia passant par une augmentation de capital de deux milliards d'euros maximum, avec en ligne de mire la possible vente de la filiale brésilienne TIM l'an prochain, a-t-on appris de plusieurs sources.

Le conseil d'administration de Telecom Italia, contrôlé par Telco, une holding que Telefonica doit progressivement racheter, doit se réunir jeudi pour étudier différentes options stratégiques en matière de réduction des coûts, de désendettement et de croissance.

A part une augmentation de capital dont le montant pourrait atteindre deux milliards d'euros, les options envisagées incluent la vente d'actifs tels que les relais de transmissions en Italie ou la filiale argentine, ainsi qu'une réduction du dividende, ont expliqué les sources.

Aucune décision n'a été adoptée à ce stade.

Telefonica a refusé de commenter ces informations et Telecom Italia n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Si le groupe espagnol, entré au capital de l'italien il y a six ans avec le soutien de Rome, qui cherchait alors un chevalier blanc, parvient à ses fins en obtenant la vente de TIM Brasil, il prouvera définitivement qu'il a repris la main dans un dossier qui ne lui a pour l'instant pas réussi.

Une décision sur la vente de TIM, deuxième opérateur brésilien derrière Vivo, la filiale locale de Telefonica, ne sera pas adoptée jeudi, ont dit des sources au fait du dossier.

Mais pour avancer vers son objectif, ont-elles expliqué, Telefonica n'a d'autre choix que d'apporter des capitaux supplémentaires à Telecom Italia.

"Une injection de liquidités de 1,5 à deux milliards d'euros par le biais d'une obligation convertible ou d'une émission de bons de souscription est dans les tuyaux. La vente de l'Argentine est une autre possibilité", a dit une source qui a débattu du dossier avec le groupe espagnol, confirmant les informations données par huit autres personnes proches du dossier.

"Le but final est de scinder TIM et de le vendre par appartements mais cela ne se fera pas avant le second semestre de l'an prochain au plus tôt. Donc ils ont besoin de gagner du temps", a expliqué cette source qui a requis l'anonymat.

Pour Frédéric Boulan et James Britton, analystes de Nomura, "Telecom Italia ne veut pas vendre (TIM) même si le but de Telefonica est de l'obliger à vendre".

"Cela pourrait ne pas se faire avant 2015 car les élections d'octobre 2014 au Brésil pourraient rendre l'opération politiquement difficile", ont-ils précisé à Reuters. (Julien Toyer, Sophie Sassard et Danilo Masoni; Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : TIM Participacoes SA, Telefonica SA, Telecom Italia SpA