Londres (awp/afp) - La chaîne de supermarchés britannique Sainsbury's est tombée dans le rouge au premier semestre, en raison du coût de la fermeture de magasins et de ventes en baisse dans un marché très concurrentiel.

Le groupe, numéro deux du secteur au Royaume-Uni, derrière le géant Tesco, a dévoilé jeudi dans un communiqué une perte nette de 38 millions de livres (49 millions de francs suisses) au cours des six mois achevés le 21 septembre, contre un bénéfice de 123 millions un an plus tôt.

Cette mauvaise performance est surtout liée à une charge de 203 millions de livres, qui correspond notamment aux coûts entraînés par la fermeture de magasins et de dépréciations d'actifs.

Sainsbury's avait annoncé plusieurs mesures en septembre dernier afin de se relancer, quelques mois après l'échec de son projet de fusion avec son concurrent Asda.

Il avait à cette occasion prévu la fermeture d'une centaine de magasins, ce qui lui coûte cher dans un premier temps mais doit à terme contribuer à améliorer ses profits. Sainsbury's compte dans le même temps ouvrir 200 magasins, mais surtout des supérettes.

Ses ventes ont été moroses au premier semestre en baisse de 0,2% à 15,1 milliards de livres, pénalisées par l'alimentaire et sa chaîne de vente sur catalogue Argos.

Le groupe explique que le secteur des supermarchés reste très concurrentiel, alors que les acteurs historiques subissent la pression des enseignes allemandes de maxi-discompte Aldi et Lidl qui tirent les prix et donc les marges vers le bas.

Sainsbury's évoque en outre un contexte difficile pour les consommateurs au moment où la croissance britannique est à la peine en raison des incertitudes du Brexit, dont la date est désormais repoussée à fin janvier 2020.

"Nous avons baissé les prix sur les biens alimentaires du quotidien, lancé une gamme de marques de qualité et nous sommes plus compétitifs sur le prix comme nous ne l'avons jamais été", assure Mike Coupe, directeur général du groupe. Ces mesures ont d'ailleurs permis à Sainsbury's de réaliser un meilleur deuxième trimestre.

M. Coupe a la lourde tâche de faire oublier l'échec retentissant de son projet d'alliance avec Asda.

Fin avril, le gendarme de la concurrence (CMA) a mis un terme à cette opération qui aurait permis au groupe fusionné d'atteindre la taille de Tesco. Le régulateur s'est inquiété de probables hausses de prix et d'un appauvrissement du choix pour les consommateurs.

afp/jh