Le constructeur américain a lancé le mois dernier une version moins cher de sa berline Model 3 à 35.000 dollars et s'efforce de convaincre les investisseurs de la viabilité de son modèle économique. Il a présenté jeudi un SUV compact "Model Y", qui sera construit sur la même plate-forme que la Model 3.

"Il semble que ce soit une autre tactique de diversion, présenter un nouveau modèle et détourner l'attention des problèmes des autres voitures, de la production et de la rentabilité", a commenté Frank Schwope, analyste de NORD/LB.

Aucun des 30 analystes qui couvrent Tesla n'a cependant baissé son objectif de cours ou sa recommandation sur la valeur.

Le titre Tesla lâchait 3,83% à 278,83 dollars à Wall Street vers 15h50 GMT.

La présentation du Model Y fait notamment craindre que Tesla n'ait besoin de lever des fonds assez rapidement. Les analystes Gene Munster, de Loup Ventures, et Ivan Fienseth, de Tigress Financial Partners, estiment que la société aura probablement besoin de lever des capitaux cette année.

"Nous ne pensons pas que le nouveau Model Y suscitera une forte demande ou un grand enthousiasme pour la marque Tesla", a déclaré Jeffrey Osborne, analyste chez Cowen, à "sous-performance" sur le titre.

Tesla a entrepris de réduire ses effectifs et de fermer des points de vente pour réduire ses coûts. Il devrait enregistrer une perte au premier trimestre.

Tesla a annoncé qu'il commercialiserait l'an prochain un Model Y avec une autonomie de 482 km au prix de 47.000 dollars, ainsi qu'une version standard à 39.000 dollars en 2021.

"La plus grande surprise a été que les premières livraisons du Model Y débuteront à l'automne 2020, un an plus tard que ce que nous anticipions. Ce calendrier implique probablement que la société reporte le démarrage coûteux du Model Y en 2019 pour conserver ses liquidités", écrit Gene Munster dans une note.

(Sonam Rai à Bangalore, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)