"Le câble diplomatique en provenance de Pékin est arrivé à Washington tard vendredi soir, avec des modifications systématiques au projet d'accord commercial de près de 150 pages qui annihilerait plusieurs mois de négociations entre les deux plus grandes économies du monde, selon trois sources du gouvernement américain et trois sources du secteur privé informées des négociations", révèle l'Agence Reuters mercredi 8 mai, pour expliquer l'ire des dirigeants des Etats-Unis. Une colère qui a abouti dimanche au lancement par Donald Trump d'un ultimatum à la Chine : soit Pékin revient sur ses exigences de dernière minute, soit la surtaxe qui frappe 200 milliards de dollars de produits d'importation passera, dès vendredi, de 10 à 25%.
 
Les sources de Reuters ont indiqué que le document renvoyé par Pékin est "truffé de revirements" par rapport à ce qui avait été négocié jusque-là, Notamment, la Chine aurait renoncé à modifier ses lois dans les domaines qui constituent les principales pierres d'achoppement avec les Etats-Unis, comme la propriété intellectuelle, les manipulations de change ou les transferts de technologie forcés. Manifestement, les négociateurs américains ne s'attendaient pas à un coup pareil, ce qui explique sans doute la réaction violente de Donald Trump, même s'il est de notoriété publique que le Président américain n'est pas très compliqué à faire sortir de ses gonds.

En temps contraint 

Une des sources de l'agence de presse a précisé que le dernier round de négociations s'était mal passé parce que la Chine était subitement devenue gourmande. En particulier, le vice-Premier ministre Liu He aurait demandé aux représentants américains de faire confiance à son pays pour mettre en œuvre les réformes requises. Bien évidemment, Lighthizer et Mnuchin veulent que ces engagements soient écrits. "La Chine a renié une douzaine de choses, si ce n'est plus... Les pourparlers ont été si mauvais que la vraie surprise est qu'il a fallu attendre jusqu'à dimanche pour que Trump explose", selon la même source.
 
Liu Hu et la délégation chinoise sont attendus demain et vendredi à Washington. Les choses peuvent-elles suffisamment avancer pour que Trump renonce aux nouvelles mesures de rétorsion ? Difficile à dire, mais le laps de temps est excessivement court, d'autant que le fossé s'est à nouveau creusé et que le capital-confiance en a pris un sacré coup. A moins que ces fuites opportunes ne servent qu'à démontrer la détermination des Etats-Unis, pour forcer la Chine à plier ?
 
Donald revient

Nouveau coup de théâtre peu avant 15h00 ce 8 mai. Donald Trump, entre deux tweets pour fustiger le comportement des Démocrates à son endroit. "La Chine vient de nous prévenir qu'ils (dont le vice-Premier ministre) vont venir aux Etats-Unis pour sceller un accord", a-t-il écrit. Et que croyez-vous qu'il se passa ? Les indices sont revenus dans le vert. La SEC se penchera-t-elle un jour sur la communication du Président comme elle l'a déjà fait par le passé, disons pour un certain Elon Musk ? Mystère...




Si aucune avancée n'est obtenue, les nouveaux droits de douane entreront en vigueur dès 00h01 vendredi prochain, soit à 6h00 du matin heure de Paris.