San Francisco (awp/afp) - Après des jours d'une guerre médiatique et juridique, Elon Musk, soutenu par le président Donald Trump, a fini par s'accorder avec les autorités californiennes: l'usine de production de voitures électriques Tesla fermée mi-mars pour cause de pandémie de coronavirus rouvrira dès la semaine prochaine.

Tesla et les autorités du comté d'Alameda, abritant la ville de Fremont, où se trouve la seule chaîne de montage du groupe aux Etats-Unis, sont parvenus à un accord. Le constructeur de véhicules électriques est autorisé à rouvrir "dès la semaine prochaine", mais sous certaines conditions sanitaires.

La production pourrait reprendre dès lundi 18 mai, ce qui coïnciderait avec la reprise de l'activité dans les usines du "Big Three" de Detroit - General Motors, Ford et Fiat Chrysler (FCA US).

Dans une série de tweets, les autorités du comté d'Alameda expliquent avoir eu "des discussions productives avec les représentants de Tesla" après la présentation d'un plan de remise en service tenant compte des exigences sanitaires liées à la pandémie.

Conditions et contrôles

Ce feu vert s'accompagne d'une batterie de conditions, en particulier tenir compte des modifications au plan de reprise demandées par les services de santé du comté et que les indicateurs de santé publique restent stables ou s'améliorent.

Et comme les actes de défiance d'Elon Musk ont sans doute échaudé les autorités, elles précisent que la police locale sera chargée de s'assurer que "Tesla applique bien les mesures de distanciation physique, et que les mesures sanitaires sur lesquelles les parties se sont accordées sont bien en place pour assurer la sécurité des travailleurs".

Tesla s'était engagé la semaine dernière à vérifier quotidiennement la température de ses employés, à installer des séparations entre employés sur les stations de travail et à désinfecter régulièrement l'usine.

Pression sur les salariés

L'accord met fin à des semaines de colère du milliardaire contre des mesures de confinement jugées "fascistes" l'empêchant de fabriquer ses voitures électriques. Il était passé à l'offensive samedi en annonçant poursuivre en justice le comté d'Alameda.

Pour faire bonne figure face aux critiques qui y voyaient un artifice médiatique, il a annoncé deux jours plus tard, à la surprise générale, le redémarrage de l'usine. Si quelqu'un est arrêté, je demande que ce soit moi, et moi seul", avait tweeté le co-fondateur et directeur général de Tesla.

Actif sur les terrains médiatique, politique et juridique, Tesla, qui emploie 10'000 personnes à Fremont, a mis aussi la pression sur les salariés, leur demandant de choisir entre revenir au travail ou rester chez eux et courir ainsi le risque de perdre leurs avantages sociaux.

Tesla est pourtant un des rares groupes automobiles à avoir été épargné par la pandémie: le constructeur a dégagé un bénéfice net de 16 millions au premier trimestre et dispose désormais d'une part de marché dans la voiture électrique quasiment indépassable.

afp/rp