New York (awp/afp) - La sélection des jurés a démarré mercredi aux Etats-Unis en prévision d'un procès historique sur la crise des opiacés qui ravage le pays, alors que les entreprises pharmaceutiques accusées intensifiaient leurs efforts pour trouver un règlement à l'amiable avant le début des audiences.

Ce premier procès fédéral est censé déterminer les responsabilités dans cette crise qui a fait plus de 400'000 morts par overdoses depuis la fin des années 90.

Pour l'instant, le juge fédéral Dan Polster, basé dans l'Ohio (nord) et chargé de ce dossier tentaculaire réunissant plus de 2.300 plaintes de collectivités locales en tous genres, qui espèrent faire payer l'industrie pharmaceutique pour les coûts colossaux générés par cette crise, a maintenu son calendrier. La sélection des jurés a commencé mercredi, avant l'ouverture du procès lundi matin.

Au banc des accusés étaient attendus au départ de nombreux laboratoires pharmaceutiques accusés d'avoir alimenté la crise des opiacés en menant une promotion agressive de médicaments ultra-addictifs comme l'oxycodone, ainsi que des grossistes et des réseaux de pharmacies, accusées d'avoir encouragé leur surconsommation.

Mais plusieurs laboratoires ont passé récemment des accords à l'amiable avec les deux comtés dont les plaintes doivent servir de test dans ce dossier. Y compris le laboratoire Purdue, fabriquant du célèbre opiacé OxyContin, qui s'est placé sous la protection de la loi des faillites, proposant de payer entre 10 et 12 milliards de dollars pour solder toutes les plaintes à son encontre.

Le laboratoire Teva, basé en Israël, et trois grands grossistes en médicaments, AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson, responsables de la distribution de 90% des médicaments américains, sont aujourd'hui les principaux accusés restants.

Ces entreprises, ainsi que le laboratoire Johnson&Johnson qui a trouvé un accord avec les deux comtés mais reste visé par de nombreuses autres plaintes, tentent désormais d'arracher un accord à l'amiable avant lundi.

Les contours d'un accord auraient été trouvés avec plusieurs Etats, villes et comtés, indiquait mercredi le New York Times. Ces entreprises seraient prêtes à payer quelque 50 milliards de dollars pour sortir de la liste des accusés, une facture qu'elles acquitteraient en cash et en traitements médicaux, selon le quotidien.

Interrogée par l'AFP, une source proche du dossier a confirmé que les entreprises avaient fait des propositions correspondant à ce montant, les grossistes offrant 18 milliards de dollars, Johnson & Johnson quatre milliards, et Teva jusqu'à 29 milliards de dollars, payables en médicaments génériques.

Mais selon cette source, il n'y a pas aucun accord à ce stade. Aucune des entreprises concernées n'a confirmé ces informations. Si ces accords devaient se confirmer, le procès serait probablement reporté.

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