Groupe non coté en Bourse, Purdue fait partie des laboratoires et distributeurs pharmaceutiques accusés d'avoir alimenté une addiction aux traitements opioïdes aux Etats-Unis, qui aurait fait 400.000 morts entre 1999 et 2017, selon les Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies.

Les plaignants dénoncent les pratiques commerciales de Purdue auquel ils reprochent de ne pas avoir mis en garde les médecins et les patients sur les risques liés à une consommation prolongée de ses opiacés.

Purdue et la famille Sackler rejettent ces accusations.

Le groupe a déclaré qu'il travaillait activement à la recherche d'une solution avec les procureurs de différents Etats américains et divers plaignants, sans évoquer de montant.

Aucun accord n'a pour l'instant été conclu et les négociations peuvent encore échouer, ont dit les sources.

Autre grand laboratoire mis en cause, Johnson & Johnson a été condamné lundi par un juge de l'Oklahoma à verser 572 millions de dollars (515,2 millions d'euros) de dommages-intérêts pour avoir contribué à la crise de surconsommation d'opiacés dans cet Etat. Le procureur avait réclamé une condamnation à 17 milliards de dollars.

MISE EN FAILLITE

Purdue doit pour sa part comparaître le 21 octobre dans le cadre du premier procès organisé au niveau fédéral, qui concernera aussi les laboratoires Teva et Johnson & Johnson ainsi que les distributeurs McKesson, Cardinal Health et AmerisourceBergen.

Cette procédure fédérale rassemble environ 2.000 plaintes émanant essentiellement de diverses autorités locales aux Etats-Unis.

Des représentants de Purdue et de la famille Sackler, dont la fortune est estimée à 13 milliards de dollars, ont discuté la semaine dernière avec des villes, des comtés et des Etats sur les contours d'un éventuel accord, a dit l'une des sources.

Au cours de cette rencontre organisée à Cleveland, Purdue a proposé de se déclarer en faillite afin de permettre la mise en oeuvre d'un accord, aux termes duquel la famille Sackler cèderait le contrôle du groupe, a ajouté cette source.

Dans le cadre du plan en discussion, Purdue se transformerait en un "trust" qu'il financerait à hauteur de 7 à 8 milliards de dollars via notamment la vente de ses médicaments, a dit l'une des sources. La famille Sackler injecterait pour sa part 3 milliards de dollars dans un premier temps.

Les différentes parties doivent informer d'ici vendredi un juge fédéral sur l'état de leurs négociations.

Dans un courriel, Paul Hanly, l'un des principaux avocats des plaignants, a dans un premier temps qualifié de "ridicules" les informations données par NBC, qui a le premier fait état de ce projet d'accord. Il n'a pas répondu à de nouvelles sollicitations lorsque Reuters a eu confirmation de ces discussions.

Des représentants de la famille Sackler ont refusé de s'exprimer sur le sujet et il n'a pas été possible d'obtenir de réaction auprès des procureurs.

(Avec Ankit Ajmera à Bangalore et Nate Raymond à Boston; Bertrand Boucey pour le service français)

par Mike Spector et Jessica DiNapoli