Thales n’a guère enthousiasmé les investisseurs avec ses objectifs financiers à horizon 2023. Ainsi, le titre de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité abandonne 2,96% à 98,84 euros sur la place de Paris. L’intégration de Gemalto se passe pourtant comme prévu et devrait permettre de compenser « des perspectives plus incertaines dans le marché spatial commercial et l’absence de croissance dans le transport ». De leur côté, les analystes sont mitigés.

Lors de sa journée Investisseurs, Thales a dit viser une croissance organique moyenne du chiffre d'affaires comprise entre 3 à 5% sur la période 2019-2023. Le phasage de l'ensemble de ces effets devrait se traduire par une croissance plus faible en début de période pour s'accélérer progressivement par la suite.

De son côté, la marge d'Ebit à l'horizon 2023 est attendue entre 11,5 et 12%, contre 10,6% en 2018.

Pour réaliser ses ambitions, Thales pourra s'appuyer sur sa nouvelle division " Identité et Sécurité Numériques " ( DIS), constituée principalement de Gemalto.

Le groupe table sur une croissance organique moyenne du chiffre d'affaires de DIS comprise entre 4 et 6% par an sur la période 2020-2023. La marge d'Ebit de cette branche est attendue entre 12,5% à 13,5%.

Cela passera par les synergies liées à l'intégration de Gemalto. Thales estime que, d'ici 2023, le chiffre d'affaires incrémental induit par cette acquisition de Gemalto (synergies de revenus) représentera entre 300 et 500 millions d'euros, avec un potentiel sensiblement plus élevé au-delà.

En parallèle, " la mise en œuvre des synergies de coûts se déroule parfaitement en ligne avec les attentes ", indique le groupe. Elles devraient atteindre 120 millions d'euros en rythme de croisière (à compter de 2022), dont 20 millions dès 2019 et environ 60 millions en 2020.

Du côté des analystes, les avis sont mitigés concernant ces objectifs de moyen terme.

Goldman Sachs a réitéré son opinion Neutre sur le titre Thales, ainsi que son objectif de cours de 112 euros. Parmi les principaux risques pour la valeur, le broker américain cite l'intégration de Gemalto et les objectifs de synergies associés, les coûts de redressement de Naval Group et le ralentissement continu observé sur le marché aérospatial.

A l'inverse, UBS a réitère sa recommandation d'Achat sur la valeur, ainsi que son objectif de cours de 130 euros. Globalement, le bureau d'études juge ces objectifs rassurants et n'anticipe pas de changements majeurs dans les prévisions du consensus.