Thales a annoncé vendredi avoir réduit ses prévisions financières annuelles après avoir vu ses bénéfices chuter de plus de moitié au cours d'un premier semestre pénalisé par les retombées économiques de la crise sanitaire liée au COVID-19.

Le leader européen de l'électronique de défense, qui avait suspendu ses prévisions à la fin du premier trimestre, en a livré de nouvelles ce vendredi mais elles sont bien différentes de celles publiées en février.

Thales s'attend à ce que son chiffre d'affaires annuel 2020 tombe entre 16,5 à 17,2 milliards d'euros, contre 18,4 milliards en 2019, alors qu'il anticipait avant la crise des ventes comprises entre 19 et 19,5 milliards.

Avec ces nouvelles prévisions, s'envolent également ses espoirs de maintenir ses marges autour de 10,9% et Thales dit désormais prévoir un bénéfice d'exploitation compris entre 1,3 et 1,4 milliard d'euros, un niveau qui situerait sa marge vers 8%.

Patrice Caine, le PDG du groupe, a toutefois déclaré à la presse que l'impact de la crise aurait été bien plus important si ses activités s'étaient limitées à l'aéronautique civil, comme certains de ses concurrents.

Selon lui, la perspective d'un fort rebond des ventes au deuxième semestre est plausible si l'on se fonde sur l'état actuel de la diffusion du virus en Europe, même si tout cela reste hypothétique.

"Je ne suis ni optimiste ni pessimiste je suis factuel", a-t-il dit.

Pour le premier semestre, Thales a fait état d'un bénéfice d'exploitation de 348 millions d'euros, une baisse de 57% par rapport à la même période l'an dernier. A périmètre comparable, cette baisse s'élève à 63%.

La prise de nouvelles commandes a quant à elle reculé de 13% à 6,1 milliards d'euros tandis que les ventes ont baissé de 5,4% à 7,8 milliards d'euros.

Selon Thales, le plan engagé en avril a pour l'instant produit 320 millions d'euros d'économies, ce qui représente près de la moitié des 740 millions de bénéfice brut qu'il dit avoir perdus à cause du COVID-19.

(Tim Hepher; version française Nicolas Delame)