PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le spécialiste de l'électronique de défense et industrielle Thales a annoncé mardi s'attendre à une poursuite de sa croissance en 2019, après des résultats 2018 supérieurs à ses objectifs et alors que son carnet de commandes a enregistré une nouvelle progression.

L'année dernière, Thales a dégagé un bénéfice net de 982 millions d'euros, contre 680 millions d'euros en 2017 selon un chiffre retraité de l'application de la norme IFRS 15, a précisé le groupe dans un communiqué.

Le résultat net ajusté, qui déduit certains éléments comme les résultats des cessions et des variations de périmètre ou encore les variations de valeurs des instruments dérivés de changes, s'est élevé à 1,18 milliard d'euros, contre 840 millions d'euros en 2017 selon un chiffre retraité, soit une hausse de 40%.

Le chiffre d'affaires du géant industriel a progressé de 4,1% en données publiées retraitées de la norme IFRS 15 et de 9% sur une base organique, à 15,86 milliards d'euros. Les ventes du groupe ont été portées par "une année exceptionnelle dans le Transport et une croissance solide dans le secteur Défense et Sécurité", a commenté le président-directeur général de Thales, Patrice Caine, cité dans le communiqué.

La division Transport a réalisé un chiffre d'affaires en croissance organique de 47,9%, à 2 milliards d'euros, et le secteur Défense et Sécurité a vu ses ventes progresser de 5,6% sur une base organique, à 8,02 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de la division Aérospatial a cru de 1,4% à périmètre et changes constants, pour atteindre 5,78 milliards d'euros. Sur le quatrième trimestre, cette division a vu ses ventes reculer de 2,9% sur un an, en raison "d'effets de phasage entre le troisième et le quatrième trimestre".

Le résultat opérationnel (Ebit) a augmenté de 25% sur une base organique en 2018, à 1,69 milliard d'euros, ce qui traduit une amélioration de 1,7 point de base de sa marge correspondante à 10,6% du chiffre d'affaires. Cet indicateur de rentabilité a franchi pour la première fois le seuil de 10%, a souligné le dirigeant.

Thales visait le haut d'une fourchette allant de 4% à 5% pour la croissance organique de ses ventes et d'une fourchette allant de 1,62 milliard à 1,66 milliard d'euros pour son résultat opérationnel courant.

Thales a fait état d'une hausse de 7% à données publiées et de 9% en organique, à 16,03 milliards d'euros de ses prises de commandes l'année dernière. Le groupe tablait sur des prises de commandes de 15,5 milliards d'euros. Son carnet de commandes a enregistré une progression de 1%, à 32,32 milliards d'euros.

Selon un consensus établi par FactSet, les analystes tablaient sur un résultat net de 1,07 milliard d'euros, sur un résultat opérationnel de 1,64 milliard d'euros, sur un chiffre d'affaires de 16,01 milliards d'euros, ainsi que sur des prises de commandes de 17,21 milliards d'euros.

Le groupe proposera à sa prochaine assemblée générale du 15 mai prochain le versement d'un dividende de 2,08 euro pour 2018, contre 1,75 euro au titre de l'exercice précédent.

L'industriel estime qu'il devrait "continuer à bénéficier de la bonne orientation de la majorité de ses marchés, combinée à son positionnement différencié sur les solutions digitales". Dans ce contexte, Thales vise pour cette année des prises de commandes "autour de 16 milliards d'euros"

Le groupe table sur une croissance organique de 3% à 4% de son chiffre d'affaires par rapport à 2018, "intégrant la normalisation de la croissance du secteur Transport après une année 2018 exceptionnelle".

Sur la base du périmètre et des taux de change de février 2019, Thales s'attend à dégager cette année un Ebit compris entre 1,78 milliard et 1,80 milliard d'euros, en hausse de 6 à 7% par rapport à 2018.

Le groupe table toujours, pour la période 2018-2021, sur une croissance organique moyenne de son chiffre d'affaires comprise entre 3% et 5%, "tirée par une surperformance de tous les secteurs opérationnels par rapport à leurs marchés respectifs".

En outre, le groupe table sur une marge d'Ebit comprise entre 11% et 11,5% à l'horizon 2021, "traduisant l'impact positif des initiatives de compétitivité (200 à 240 points de base) partiellement réinvesti dans la R&D autofinancée (50 à 100 points de base)".

La performance du groupe ces dernières années lui donne "confiance" dans sa capacité à atteindre ses objectifs de moyen terme, a déclaré le PDG de Thales au cours d'une conférence téléphonique.

Thales vise par ailleurs une poursuite de la croissance de ses dépenses de R&D autofinancée pour atteindre environ 1 milliard d'euros en 2021. En 2018, ces dépenses ont atteint 879 millions d'euros, en hausse de 10% par rapport à 2017.

Thales a précisé que ses prévisions ne prennent en compte ni le projet d'acquisition de Gemalto, ni la cession en cours de son activité de modules matériels de sécurité à usage général (GP HSM, selon son acronyme en anglais).

Ces prévisions pourront être mises à jour "selon la date de clôture effective de ces deux opérations", a précisé Thales.

Thales a annoncé vendredi dernier la signature d'un accord définitif portant sur la vente de son activité de modules matériels de sécurité à usage général, ou HSM, à la société américaine Entrust Datacard.

L'opération, dont le montant n'a pas été dévoilé, devrait être finalisée au deuxième trimestre et doit permettre à Thales de finaliser l'acquisition de Gemalto d'ici à la fin mars 2019.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: VLV

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