Zurich (awp) - Le groupe Swatch est prêt à accepter les conditions imposées par la Commission de la concurrence (Comco) sur la livraison de mouvements mécaniques à des tiers. L'autorité de surveillance doit cependant prendre une décision rapidement, plaide le patron du géant horloger Nick Hayek, dans une interview vendredi au journal Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Pour Nick Hayek, limiter la filiale ETA à une part d'un tiers du marché suisse ne poserait pas de problème. "Mais cette décision ne doit pas être prise l'été prochain, mais rapidement, maintenant", affirme-t-il. M. Hayek évoque une plafond de 400'000 mouvements mécaniques livrés à des tiers durant deux ans.

En cas de décision trop tardive, Swatch se verrait dans l'impossibilité de livrer des tiers durant deux ans, avertit Nick Hayek.

"Nous ne souhaitons plus jamais devenir un acteur dominant dans les mouvements de montres", explique le directeur général de Swatch à la NZZ. La part de marché d'ETA est actuellement inférieure aux 33% susmentionnés, ce qui ne confère "certainement pas" au géant biennois une position monopolistique, selon Nick Hayek.

Sur la base de la taille actuelle du marché des mouvements mécaniques, une part d'un tiers représenterait 500'000 unités. "Nous tablons seulement sur des livraisons entre 350'000 et 450'000 pièces, car nous voulons produire des mouvements plus sophistiqués et chers."

Mi-décembre, la Comco a annoncé pour l'été 2020 une décision sur une "éventuelle" prolongation de l'obligation de livraison de mouvements mécaniques pour la filiale du groupe Swatch, ETA, à des marques horlogères ne faisant pas partie du géant horloger.

"Nous avons suspendu l'obligation d'ETA de livrer à des tiers, mais la filiale n'est pas totalement libre de livrer à des clients qu'elle n'avait pas jusqu'à présent", avait expliqué à AWP le directeur Patrik Ducrey. Aucune interdiction de livrer n'a été décrétée.

En 2013, Swatch et la Comco avaient signé un accord d'approvisionnement visant à faire baisser la part de marché du géant biennois et offrir à la concurrence une opportunité de se développer. Le numéro un mondial de l'horlogerie avait encouragé l'autorité de surveillance à prendre une telle décision.

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