LONDRES (awp/afp) - Le voyagiste britannique Thomas Cook, dont le cours en Bourse s'est effondré après l'annonce d'une lourde perte financière, a été assailli samedi de demandes de clients inquiets de leurs réservations de voyage.

Le titre avait chuté vendredi de 40% pour finir à 12 pence à la Bourse de Londres, après l'annonce la veille d'une perte nette de 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d'euros) au premier semestre.

"Cette annonce n'a aucun impact sur les voyages à venir ou les réservations de vols", a assuré Thomas Cook sur Twitter. "Tous nos voyages sont intégralement protégés par des garanties d'ATOL, nos clients peuvent donc continuer à effectuer des réservations en toute confiance".

La caisse de garantie ATOL, gérée par l'Autorité de l'aviation civile britannique, se substitue aux agences de voyage en cas de défaillance financière pour faire partir les clients ou bien les dédommager.

Thomas Cook, la plus ancienne des agences de voyage indépendantes britanniques, avait attribué la perte nette semestrielle notamment aux incertitudes liées au Brexit qui poussent les Britanniques à retarder leurs vacances.

Les analystes de Citygroup ont prévenu que l'action du voyagiste pourrait bien ne plus rien valoir, du fait des graves difficultés financières du groupe.

La perte nette du premier semestre, période correspondant aux six mois achevés fin mars, est bien plus élevée que celle de l'an dernier à la même époque (254 millions de livres). Le voyagiste a été contraint de déprécier la valeur de ses activités pour 1,1 milliard de livres, ce qui a beaucoup pesé sur ses comptes.

"Il fait peu de doutes que le processus du Brexit a conduit de nombreux clients britanniques à repousser leurs projets de vacances pour cet été", entraînant une baisse des réservations, avait expliqué jeudi le directeur général de Thomas Cook, Peter Fankhauser.

Le groupe a souligné en outre avoir pâti l'hiver dernier d'une demande en baisse en raison des conséquences de la vague de chaleur à partir de l'été dernier en Europe, qui a conduit les touristes à rester dans leur pays au détriment des habituelles destinations ensoleillées.

rjm/bh