Le groupe, qui fournit des informations et des données aux professionnels des secteurs financier, juridique, comptable et des médias, a effectué ces annonces à l'occasion d'une journée avec les investisseurs organisée à Toronto, au cours de laquelle il a évoqué sa stratégie future et ses plans de croissance.

Dans le cadre de la rationalisation de ses activités, le groupe, qui a finalisé la cession au fonds Blackstone d'une participation de 55% dans sa principale division, Financial & Risk rebaptisée Refinitiv, a annoncé qu'il réduirait de 30% le nombre de ses sites dans le monde, pour le ramener à 133 d’ici 2020.

Thomson Reuters n'a pas voulu préciser dans quels pays ces suppressions de postes auraient lieu. Neil Masterson, codirecteur général adjoint, a toutefois dit aux investisseurs que les salariés avaient déjà été informés de 90% des réductions prévues.

L'action cotée à Toronto a gagné jusqu'à 3,7%, atteignant un plus haut historique.

"(Le groupe) a présenté de bons projets pour les deux prochaines années", commente Brittany Weissman, analyste chez Edward Jones. "Je pense qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais c'est positif", ajoute-t-elle, saluant notamment les précisions fournies sur la croissance organique.

Thomson Reuters vise une croissance de ses ventes annuelles de 3,5% à 4,5% d'ici 2020, hors impact d'éventuelles acquisitions.

Jim Smith, le directeur général du groupe, a déclaré vouloir vendre davantage de produits aux clients actuels et en attirer de nouveaux. Thomson Reuters va également réduire sa gamme de produits.

"Nous allons simplifier la société autant que possible, en travaillant sur l'efficacité (...)", a-t-il dit.

Après la cession de F&R à Blackstone, la division juridique représente 43% du chiffre d'affaires de Thomson Reuters, 23% des ventes proviennent de clients professionnels tandis que la division fiscalité et comptabilité génère 15% des revenus.

Reuters News ne représente que 6% du chiffre d'affaires mais Jim Smith a dit que la division, désormais présidée par Michael Friedenberg qui a rejoint la société lundi, restait un élément essentiel du groupe.

"Nous pensons que sous sa houlette, Reuters News peut représenter une partie encore plus importante de notre croissance future", a-t-il dit.

Thomson Reuters s'est fixé pour objectif de ramener ses dépenses d'investissement dans une fourchette de 7% à 8% de ses revenus en 2020, contre 10% actuellement.

Le groupe a mis de côté deux milliards de dollars (1,75 milliard d'euros) pour des acquisitions sur les quelque 17 milliards tirés de la vente de sa division Financial & Risk.

Le titre Thomson Reuters a gagné près de 40% depuis mai, en raison notamment d'un programme de rachats d'actions de 10 milliards de dollars.

(Bertrand Boucey et Catherine Mallebay-Vacqueur et Claude Chendjou pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot)

par Matt Scuffham

Valeurs citées dans l'article : Blackstone Group LP, Thomson Reuters Corp