Francfort (awp/afp) - L'industriel Thyssenkrupp a annoncé jeudi la démission surprise de son patron moins d'une semaine après avoir bouclé la fusion de son activité sidérurgique en Europe avec l'indien Tata.

"Le conseil de surveillance se réunira demain pour discuter et décider de la demande de M. Heinrich Hiesinger", a indiqué Thyssenkrupp dans un communiqué, précisant que le patron démissionnaire souhaite un "accord mutuel" pour mettre fin à son contrat.

Thyssenkrupp et Tata se sont accordés vendredi dernier sur la fusion de leurs activités sidérurgiques en Europe pour faire face à la déferlante d'acier chinois.

Le conseil d'administration et le conseil de surveillance de Thyssenkrupp ont décidé la création d'une "joint venture à 50/50" baptisée "Thyssenkrupp Tata Steel", dans laquelle "les activités européennes de Thyssenkrupp et de Tata seront regroupées".

"Je prends cette décision pour permettre une discussion fondamentale au conseil de surveillance sur le futur de Thyssenkrupp", a déclaré M. Hiesinger, aux manettes du groupe depuis 2011, cité dans le communiqué.

Thyssenkrupp n'a pas donné plus de détails sur les raisons du départ de son patron, qui a dû faire face à une pression accrue de fonds activistes, comme Cevian, un des actionnaires principaux, ou encore Elliott.

Selon le quotidien économique Handelsblatt, le représentant de Cevian était l'un des deux membres du conseil de surveillance à avoir voté vendredi dernier contre l'accord de fusion avec Tata.

Selon le journal, qui cite des sources proches, Cevian demandait à M. Hiesinger une restructuration plus radicale de l'entreprise, ce que le PDG aurait refusé.

"Une idée partagée entre les conseils de surveillance et d'administration sur la direction de l'entreprise est un prérequis clé pour diriger une entreprise avec succès", a expliqué M. Hiesinger, ajoutant que "le soutien du conseil et de nos actionnaires était la base du succès" de la transformation de l'entreprise.

afp/rp