Le titre du conglomérat allemand a fini en baisse de 6,45% en Bourse de Francfort, troisième plus forte baisse de l'indice paneuropéen EuroFirst 300 qui a gagné 0,14%.

Les activités de Thyssenkrupp vont de la sidérurgie à la construction navale en passant par le développement de sites industriels. Le conglomérat a confirmé sa prévision de bénéfice annuel au niveau du groupe mais l'abaissement annoncé pour les biens d'équipements, qui comprennent notamment les ascenseurs, les pièces automobiles ou encore les solutions industrielles, constitue un revers pour le président du directoire, Heinrich Hiesinger.

Ces activités sont censées former le coeur de Thyssenkrupp une fois que le conglomérat aura finalisé le mois prochain la fusion de ses actifs sidérurgiques européens avec ceux de l'indien Tata Steel et si, comme c'est évoqué, il vend son importante unité "Material Services", qui fournit divers types de métaux, de minerais et de plastiques à ses clients.

Guido Kerkhoff, le directeur financier de Thyssenkrupp, a dit mardi ne voir aucun risque d'échec du projet de coentreprise avec Tata, même si un important accord entre le groupe indien et les salariés aux Pays-Bas doit encore être conclu.

Prié de dire s'il existe encore un risque pour cette coentreprise après que le groupe ait repoussé la signature de l'accord qui est désormais attendu pour la fin juin, il a répondu: "Aucun souci", lors de la conférence avec les analystes qui a suivi la publication des résultats de Thyssenkrupp.

La marge d'exploitation de l'unité ascenseurs de Thyssenkrupp devrait désormais être au moins stable cette année alors que le groupe prévoyait auparavant une croissance de 0,5 à 0,7 point.

L'activité d'approvisionnement du secteur automobile devrait également voir sa marge stagner et non plus augmenter.

Il en va de même pour l'activité de solutions industrielles, dont les difficultés ont été illustrées par une perte d'exploitation inattendue de 23 millions d'euros sur la période janvier-mars alors que les analystes attendaient un bénéfice de 20 millions.

RÉDUCTION DES COÛTS PLUS FORTE QUE PRÉVU

Au niveau du groupe, Thyssenkrupp a réalisé au premier trimestre 2018, le deuxième de son exercice fiscal, un bénéfice avant intérêts et taxes de 500 millions d'euros, conforme à la prévision moyenne des analystes interrogés par Reuters.

"Les résultats du T2 sont globalement conformes aux attentes mais leurs détails sont décevants", commentent les analystes de Kepler Cheuvreux.

Morgan Stanley juge pour sa part que les perspectives pour le trimestre en cours contiennent des risques baissiers pour ses prévisions et donnent à penser que Thyssenkrupp aura encore plus d'efforts à accomplir au trimestre suivant pour atteindre le consensus des analystes sur l'ensemble de l'exercice.

Du côté des points positifs, Thyssenkrupp a annoncé une baisse de 34% de ses charges d'exploitation à 81 millions d'euros sur le trimestre alors que les analystes les voyaient à 117 millions.

La réduction des coûts est l'une des priorités de certains actionnaires, en particulier du deuxième, Cevian, qui ne cessent de dénoncer la structure complexe du conglomérat dont la simplification permettrait, selon eux, de réaliser d'importantes économies.

Le bénéfice des activités sidérurgiques en Europe a plus que doublé à 198 millions d'euros.

ArcelorMittal, premier sidérurgiste mondial, a déjà déclaré la semaine dernière que ses perspectives pour 2018 s'étaient améliorées à la suite d'un fort rebond des cours de l'acier.

(Bertrand Boucey et Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)

par Christoph Steitz