(Actualisé avec précisions)

JÉRUSALEM, 12 juin (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été interrogé mardi dans le cadre d'une enquête portant sur l'achat de sous-marins auprès du groupe allemand Thyssenkrupp pour deux milliards de dollars (1,7 milliard d'euros), mais il n'est pas considéré comme suspect, a annoncé la police.

Ce contrat fait l'objet en Israël d'une enquête pour corruption présumée et plusieurs personnes, dont certaines exercent des responsabilités publiques, ont été interrogées.

L'accord a attiré l'attention depuis la fin 2016, dès lors qu'il est apparu que l'avocat personnel de Benjamin Netanyahu représentait aussi l'agent de Thyssenkrupp Marine Systems en Israël, ce qui a fait naître des soupçons de conflit d'intérêts.

Cet avocat dément toute malversation et assure n'avoir jamais évoqué avec Benjamin Netanyahu ce contrat portant sur l'achat de trois sous-marins et quatre navires patrouilleurs.

La presse israélienne avait dans un premier temps rapporté mardi que le Premier ministre était interrogé pour une affaire de corruption concernant le principal opérateur de télécommunications du pays, l'une des trois affaires de corruption dont il doit répondre.

"Le Premier ministre a témoigné dans l'Affaire 3000, l'affaire des sous-marins, pour la première fois", a précisé par la suite le porte-parole de la police Micky Rosenfeld.

Dans les deux autres affaires de corruption, pour lesquelles la police a recommandé une inculpation du chef du gouvernement pour corruption, la décision d'engager une action judiciaire reste à prendre par le parquet général.

Dans le premier de ces dossiers, dit Affaire 1000, Benjamin Netanyahu est soupçonné de corruption en lien avec des dons d'hommes d'affaires qui avoisineraient 240.000 euros, selon la police.

Dans l'autre, dit Affaire 2000, le chef du gouvernement est soupçonné d'avoir demandé une couverture médiatique plus favorable au patron du principal journal israélien, Yedioth Ahronoth, en échange de mesures visant à restreindre la diffusion d'un quotidien gratuit concurrent.

Ces affaires n'ont aucune incidence sur la popularité du Premier ministre israélien qui reste largement soutenu en Israël. Selon les observateurs de la vie politique israélienne, sa popularité s'explique notamment par son intransigeance à l'égard des Palestiniens et par les succès diplomatiques qu'il a rencontrés avec le retrait américain de l'accord sur le programme nucléaire iranien et le transfert à Jérusalem de l'ambassade des Etats-Unis. (Maayan Lubell, Nicolas Delame pour le service français)