Berlin (awp/afp) - L'industriel allemand en difficulté Thyssenkrupp a annoncé lundi le remplacement de son patron Guido Kerkhoff par Martina Merz, première femme à prendre en Allemagne la tête d'un groupe industriel de cette importance, une éviction engagée la semaine dernière.

"Martina Merz devient directrice générale à partir du 1er octobre. Cela a été décidé à l'unanimité par le conseil de surveillance vendredi dernier", a indiqué Thyssenkrupp dans un communiqué, précisant que son mandat "ne peut pas excéder une période de 12 mois".

Mardi dernier, deux instances du conseil de surveillance avaient recommandé mardi "d'entamer des négociations pour mettre fin rapidement" au mandat de Guido Kerkhoff, actuel patron, en poste depuis seulement 14 mois.

Le dirigeant s'est retrouvé au coeur d'un conflit avec deux fonds actionnaires activistes, qui poussent pour une accélération de la restructuration du conglomérat.

Cevian, qui détient 18% des droits de vote, et Elliott (moins de 3%), exigent depuis des années une mutation plus rapide du vieux conglomérat, qui fabrique aussi bien des ascenseurs que des sous-marins et composants automobiles, et propose des installations industrielles clés en main.

Martina Merz hérite d'une complexe mission de restructuration. Elle devra planifier la scission du conglomérat en deux entités cotées distinctes, trouver un plan B après l'échec de la fusion dans l'acier de Thyssen avec l'indien Tata Steel et enfin sortir du giron du groupe la très rentable division ascenseurs.

A 56 ans, l'allemande Martina Merz, ancienne dirigeante chez l'équipementier allemand Bosch, devient ainsi la première femme à diriger une entreprise industrielle de cette taille.

afp/jh