par Christoph Steitz et Tom Käckenhoff

Le conglomérat allemand Thyssenkrupp a publié mardi une perte nette de 948 millions d'euros au deuxième trimestre, soit cinq fois plus que l'année précédente, et a averti que sa perte d'exploitation au troisième trimestre pourrait atteindre jusqu'à un milliard d'euros.

La crise de coronavirus a touché toutes les activités du Thyssenkrupp, dont la palette de produits s'étend de l'acier aux sous-marins. Le groupe dépend notamment beaucoup du secteur automobile qui a lui-même été touché par la pandémie.

"L'impact complet de la crise sur notre entreprise n'est pas encore prévisible. Mais il est déjà clair que les perturbations économiques laisseront des traces très profondes", a déclaré la directrice générale Martina Merz.

Le groupe, dont l'exercice fiscal se termine en septembre, a indiqué avoir obtenu une facilité de crédit d'un milliard d'euros de la banque publique de développement KfW destiné à le soutenir financièrement avant de recevoir le produit de la cession de sa division d'ascenseurs qui doit être finalisée d'ici la fin du mois de septembre.

Le conglomérat prévoit par ailleurs de fermer ou de vendre des actifs pour soutenir sa trésorerie. Il a ainsi indiqué avoir reçu des offres indicatives pour sa division Plant Technology.

A la Bourse de Francfort, l'action Thyssenkrupp chutait de 11% à 4,31 euros vers 08h20 GMT, accusant la plus forte baisse de l'indice paneuropéen Stoxx 600.

Les résultats trimestriels de Thyssenkrupp sont "désastreux comme redouté", a commenté un trader. "Il s'agit d'une situation très dangereuse qui doit être analysée plus en détail".

(Elena Smirnova pour la version française, édité par Blandine Hénault)