Bochum (awp/afp) - L'allemand Thyssenkrupp, confronté à de graves difficultés financières, compte sur la vente ou la mise en bourse de sa lucrative activité ascenseurs pour se donner "un nouveau départ", a affirmé vendredi sa direction.

Le groupe industriel allemand en difficulté Thyssenkrupp a annoncé vouloir prendre d'ici "fin février" une décision sur la probable cession de son activité ascenseurs, dont il espère tirer autour de 15 milliards d'euros pour sortir de l'ornière.

L'avenir de la division ascenseurs est "la priorité" de Thyssenkrupp car le groupe dans son ensemble se trouve "dans une situation extraordinairement difficile", a indiqué la présidente du directoire du conglomérat, Martina Merz, lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Une décision devrait être prise "d'ici fin février", a-t-elle dit.

Selon Martina Merz, la vente de cette filiale, la plus rentable de toutes les activités du géant industriel, pourrait lui rapporter plus de "15 milliards d'euros".

Le groupe hésite depuis plusieurs mois entre une vente ou une introduction en Bourse de cette activité particulièrement rentable, pour rembourser ses dettes et financer sa restructuration, alors que Thyssenkrupp s'est enfoncé dans le rouge en 2018-2019.

Parmi les principaux prétendants figurent son concurrent finlandais, constructeur d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques, Kone. Ce dernier a annoncé mardi avoir présenté une offre de l'ordre de 17 milliards d'euros, accroissant la pression sur la direction de l'entreprise.

Le groupe, dont la palette de produits s'étend de l'acier aux sous-marins en passant par les matériaux de construction, a affiché en 2018/2019 une perte nette de 304 millions d'euros, soit cinq fois plus que l'année fiscale précédente.

Membre du Dax depuis la création de l'indice, Thyssenkrupp en a été chassé en septembre pour rejoindre les valeurs moyennes du MDax, signe du déclin de sa valeur boursière, qui a fondu de près de 60% depuis 2018.

Thyssenkrupp est notamment victime de la crise européenne de l'acier, une de ses activités historiques, confronté à une chute des prix liée à une surcapacité au niveau mondial et à la concurrence internationale.

Ses problèmes se sont aggravés après l'échec en juin de la fusion dans l'acier avec l'indien Tata Steel, interdite par les gendarmes européens de la concurrence.

afp/al