L'objectif assumé de Tod's à la dernière fashion Week était claire : susciter le désir en boutique, en revisitant le perfecto par exemple. Selon les commentaires tenus par Diego Della Valle (petit-fils de cordonnier et PDG du groupe) lors de la publication des résultats annuels de son groupe, le pari est réussi, ses dernières collections suscitant une réaction "très positive" de la clientèle. Les investisseurs eux, attendent de voir. Ce matin, ils jugent sévèrement les résultats 2018 de la maison italienne. Le titre perd en effet 1,6% à 42,10 euros.

Les résultats annuels de Tod's ne permettent donc pas au groupe de se défaire de l'image de "belle endormie" qui lui colle à la semelle depuis plusieurs années. Alors que les géants du luxe comme Louis Vuitton, Gucci, Hermès et les sociétés de niche comme Moncler battent exercice après exercice records sur records, Tod's reste à la traîne.

En 2018, son résultat net a fondu d'un tiers à 47,1 millions d'euros. Le résultat opérationnel est ressorti à 71,76 millions, en baisse de 36%. L'Ebitda, pour sa part, a reculé de 26,3% à 118,3 millions. Les analystes tablaient sur 125 millions selon Refinitiv. Le groupe a justifié cette dégradation par les importants efforts marketing et d’innovation pour dynamiser sa marque.

L'enjeu est d'importance. L'an dernier, le chiffre d'affaires du groupe qui a inventé la chaussure ultrasouple, reconnaissable à ses picots (133 précisément), a reculé 2,4% à 940,5 millions d'euros. A taux de changes constants, le repli se limite à 0,5%.

La marque phare, Tod's (53% des ventes totales), a vu son chiffre d'affaires régresser de 3,3% (-1,2% à taux de changes constants).

Pour l'exercice en cours, le groupe s'est dit confiant de pouvoir atteindre ses objectifs de croissance du chiffre d'affaires et de renforcement d'efficacité, sans plus de détails. Il faudra décidément être plus précis pour rassurer les investisseurs sur le potentiel d'un titre qui accuse un repli de plus de 30% en un an.