Londres (awp/afp) - Le premier producteur au monde d'uranium, le groupe public kazakh Kazatomprom, a annoncé mercredi sa prochaine entrée en Bourse à Londres pour une valorisation pouvant atteindre 4 milliards de dollars.

Ce projet dévoilé fin octobre est symbolique après des années moroses pour le nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima en 2011, poussant de nombreux pays à se détourner de l'atome ou à réduire leurs ambitions.

L'entrée en Bourse d'un producteur d'uranium, qui nécessite transparence et exposition, est en outre chose rare dans ce secteur secret et dominé par des groupes adossés à des Etats.

Dans un communiqué mercredi, Kazatomprom annonce avoir proposé un prix entre 11,6 et 15,4 dollars par titre aux investisseurs, ce qui lui fait espérer une valorisation comprise entre 3 et 4 milliards de dollars.

La société va mettre en Bourse 15% de son capital qui seront vendus par le fonds souverain kazakh Samruk-Kazyna, avec pour objectif de débuter la cotation à Londres le 13 novembre.

"Nous avons été encouragés par les premières réactions des investisseurs institutionnels dans le monde à notre proposition d'entrée en Bourse", a souligné dans le communiqué Galymzhan Pirmatov, directeur général du groupe.

La société indique, en se fondant sur la société de conseil UxC, détenir une part de marché en 2017 de 19,4% dans la production mondiale d'uranium, devant le Français Orano (ex-Areva), le Canadien Cameco et le Russo-Canadien Uranium One.

Les prix de l'uranium ont fortement rebondi ces derniers mois sous l'effet d'une baisse de la production. Selon des contrats à terme cotés à New York, ils évoluent désormais à 28 dollars la livre, contre 20 en avril, mais loin des 70 dollars dépassés début 2011 avant Fukushima.

L'entrée en Bourse de Kazatomprom fait partie d'une série de privatisations décidées par le président du Kazakhstan Nursultan Nazarbayev.

Le FT rapportait mardi que la compagnie nationale pétrolière et gazière KazMunaiGas mettait la dernière main à son projet d'introduction en Bourse qui pourrait avoir lieu simultanément à Londres et sur le marché local en 2019, selon des sources proches.

Le quotidien des affaires explique que cette compagnie pourrait être valorisée entre 25 et 26 milliards de dollars, ce qui en ferait la plus grande opération de ce type jamais enregistrée en Asie centrale.

afp/jh