Tokyo (awp/afp) - Les firmes japonaises Toshiba et Sharp ont annoncé mardi discuter de la vente de l'activité de PC du premier au second, une décision devant être prise lors des conseils d'administration des deux groupes dans la journée.

Toshiba, qui a traversé une crise financière et industrielle, et Sharp, qui a été sorti d'une très mauvaise passe en étant racheté par le taïwanais Hon Hai, ont réagi à une information publiée par les médias japonais.

Selon le quotidien Nikkei, la chaîne publique NHK et plusieurs autres, Sharp, qui a pourtant abandonné sa propre activité d'ordinateurs il y a plusieurs années, va reprendre pour environ 5 milliards de yens (40 millions d'euros) la division PC de Toshiba, qui s'est concentré sur les modèles portables pour clients professionnels.

"Nous avons envisagé plusieurs solutions pour l'activité des PC et nous discutons notamment avec Sharp", a indiqué Toshiba dans un communiqué.

"Nous étudions divers projets pour concrétiser notre plan d'objectifs d'ici à mars 2020 et nous prévoyons d'aborder ce point précis ce jour en conseil d'administration", a de son côté précisé Sharp.

L'activité des PC de Toshiba, qui a été au milieu des années 1980 le premier à proposer un modèle portable et s'est même classé un temps numéro un mondial dans ce domaine, s'est réduite comme peau de chagrin ces dernières années. Elle est aujourd'hui déficitaire.

Sharp, lui, proposait aussi des PC portables principalement au Japon, mais a abandonné alors qu'il traversait une importante crise financière à cause de la chute soudaine des prix de dalles LCD et panneaux solaires, deux secteurs dans lesquels il a rétrospectivement reconnu avoir surinvesti.

Sa nouvelle maison-mère, Hon Hai, plus connue sous le nom commercial Foxconn, estime que relancer l'activité PC de Sharp via le rachat de celle de Toshiba fait sens, car cela combinerait deux compétences très fortes: celle du développement de modèles éprouvés, via les équipes de Toshiba, et celle de l'assemblage en série à fort rendement de Hon Hai/Foxconn qui fabrique depuis longtemps en grandes séries des PC pour diverses grandes marques.

Pour Toshiba, cette cession représenterait un symbole de plus de la dégringolade du groupe plus que centenaire qui est connu du grand public pour ses TV, PC et autres appareils électroniques, mais qui s'est désormais défait de presque tout pour ne conserver grosso modo que des activités d'industries lourdes dans l'énergie notamment.

Toshiba a bouclé la semaine dernière la vente de sa filiale de puces-mémoires à un consortium mené par le fonds américain Bain Capital.

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