Le groupe japonais s'oriente vers cette décision car il lui semble que les négociations pour trouver un acheteur traînent trop en longueur, ont dit ces sources.

Une liquidation de ce projet contraindrait la Grande-Bretagne à chercher des sources alternatives d'approvisionnement en énergie alors que cette centrale devait couvrir 7% de ses besoins en électricité.

"Toshiba a la volonté de supprimer rapidement les risques potentiels associés à NuGen", a dit l'une des sources.

La Grande-Bretagne doit investir dans de nouvelles capacités de production d'énergie pour remplacer ses vieilles centrales à charbon ou nucléaires censées fermer dans les années 2020. Ses projets, particulièrement dans le secteur nucléaire, sont toutefois entravés par des coûts élevés et par la faiblesse des prix de l'électricité.

La centrale de Moorside, dans le nord-ouest de l'Angleterre, a souffert de la faillite l'an dernier de Westinghouse, la filiale nucléaire américaine de Toshiba.

Dans un premier temps, à la suite de cette faillite, le français Engie est sorti du projet, contraignant le conglomérat japonais à chercher de nouveaux investisseurs.

Le sud-coréen Korea Electric Power Corporation (Kepco) avait été initialement désigné comme repreneur privilégié mais il a perdu ce statut en juillet.

Toshiba a alors discuté avec le canadien Brookfield Asset Management mais ces pourparlers ont échoué, a dit l'une des sources.

Le conglomérat japonais est toujours en contact avec Kepco mais l'issue de ces discussions étant incertaine, Toshiba envisage maintenant de liquider NuGen, a déclaré une source.

Contacté par Reuters, Toshiba a déclaré dans un communiqué qu'il "continu(ait) d'examiner des options supplémentaires, y compris la vente de sa participation dans NuGen à Kepco".

"Nous suivons attentivement la situation, en consultation avec toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement britannique", a-t-il ajouté.

Un porte-parole de Kepco a dit que la compagnie sud-coréenne n'avait pas connaissance de projets de Toshiba concernant une liquidation de NuGen.

Toshiba a déjà déprécié la valeur des actifs de NuGen mais il continue d'injecter de l'argent pour maintenir le projet en vie.

(Avec Susanna Twidale à Londres et Jane Chung à Séoul; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Taro Fuse et Makiko Yamazaki