Tokyo (awp/afp) - L'agence de notation financière Standard & Poor's a de nouveau dégradé vendredi d'un cran, à B, la note de crédit à long terme du conglomérat japonais Toshiba, en raison d'une perte massive au terme de l'exercice passé et de difficultés en perspective pour redresser la barre.

La même note avait déjà été baissée de 3 crans en février.

"Les performances de Toshiba ont été durement affectées par des coûts massifs liés à des dévaluations d'actifs et autres dépréciations à la suite d'une restructuration des activités de faible rentabilité après des révélations d'irrégularités comptables généralisées dans l'entreprise" durant plusieurs années antérieures, a souligné S&P dans un communiqué.

"La restructuration a réduit la probabilité que les divisions de l'énergie et des infrastructures sociales subissent d'énormes pertes, mais une remontée de leur rentabilité est susceptible de nécessiter du temps du fait d'une concurrence intense. L'activité de stockage, qui produit et vend les puces-mémoires, est susceptible de maintenir sa plus grande part du marché mondial, mais les gains sont volatils parce que ce domaine est sensible aux fluctuations des ventes et au cycle des produits finis intégrant ces semi-conducteurs, dont les smartphones", développe S&P.

En outre, ajoute l'agence, "le plan de Toshiba pour vendre son activité PC fait face à des retards, et, par conséquent, éliminer les pertes afférentes risque d'être long".

La nouvelle note B signifie qu'existe une menace de non remboursement qui, dans le cas présent, s'applique aux crédits bancaires à long terme. La note pour les obligations à long terme reste supérieure (BB-) après, là aussi, une nouvelle dégradation d'un cran.

S&P souligne ainsi que la probabilité de défaut concernant les obligations de Toshiba est inférieure à celle de ses emprunts bancaires.

Toshiba a annoncé jeudi une perte nette de 483 milliards de yens (3,9 milliards d'euros) pour l'exercice clos en mars, mais il espère un retour dans le vert cette année après une importante restructuration précipitée par un scandale de maquillage de comptes entre 2008 et 2014.

La vente d'actifs (dont la filiale d'équipements de diagnostic par imagerie, Toshiba Medical Systems, cédée à son compatriote Canon) a permis d'éviter une perte nette plus massive encore, après avoir déjà affiché un solde négatif de 37 milliards un an plus tôt.

Le groupe a aussi déploré une perte d'exploitation de 719 milliards de yens (5,8 milliards d'euros), du fait notamment d'une dépréciation d'actifs de 260 milliards de yens sur l'activité nucléaire américaine Westinghouse ainsi que de divers déboires notamment dans les semi-conducteurs dont les prix tendent à chuter.

Toshiba avait déjà vécu une année noire en 2008/2009 avec la crise financière internationale, mais la perte alors subie ne dépassait pas 343 milliards de yens.

afp/rp