Tokyo (awp/afp) - Le conglomérat industriel japonais Toshiba, qui redoute d'importantes charges financières exceptionnelles, a annoncé vendredi qu'il allait placer dans une nouvelle société filiale son activité de puces-mémoires, dans le but de lui donner des moyens supplémentaires de croître.

Une assemblée générale d'actionnaires sera spécialement convoquée en mars pour se prononcer sur cette décision.

"Nous voulons davantage faire prospérer cette activité-pilier", a expliqué le géant diversifié dans un communiqué.

Toshiba pourrait ainsi décider par la suite d'ouvrir à des investisseurs tiers le capital de cette nouvelle entité, alors que le groupe a des capacités d'investissement limitées en raison de pertes massives attendues dans sa filiale nucléaire aux Etats-Unis.

"Nous accélérons le développement et la production de mémoires dites 3D, mais il faut effectuer des investissements importants en temps voulu pour répondre à une demande croissante", a souligné Toshiba.

"En séparant cette activité, nous pourrons en faire une structure plus flexible et disposant de davantage de moyens de lever des fonds", a-t-il ajouté.

Toshiba est, au côté notamment du sud-coréen Samsung, un acteur majeur du secteur des puces-mémoires, composants essentiels des appareils numériques, ordinateurs ou nouveaux types de disques durs.

La demande va croissant pour ces semi-conducteurs, notamment, mais pas seulement, grâce à l'essor des smartphones.

Or, Toshiba, qui veut dominer le marché, est en proie à une nouvelle crise. Après avoir procédé à une restructuration partielle à la suite d'un scandale de manipulations de comptes, il est aujourd'hui sous la menace de dépréciations d'actifs massives découlant des mauvais calculs de sa filiale américaine Westinghouse lors du rachat d'une société de construction de centrales nucléaires.

Le placement dans une société à part des mémoires, son seul pilier en pleine forme, pourrait lui permettre d'en céder une part de 20 à 30% à un investisseur tiers, pour un montant évalué à 200-300 milliards de yens (1,6 à 2,4 mds EUR).

Toshiba est déjà partenaire industriel dans ce domaine de SanDisk, filiale de l'américain Western Digital, et un renforcement de cette alliance par un investissement de ce dernier dans la nouvelle société est de l'ordre du possible.

Mais d'autres sont aussi sur les rangs: le président de Canon a fait part de l'intérêt du groupe de photo et bureautique, et l'américain Micron Technology serait aussi intéressé, selon le quotidien économique Nikkei.

D'après le même journal, quatre fonds d'investissement prépareraient également des offres: les américains Silver Lake, Bain Capital, Kohlberg Kravis Roberts (KKR), et le britannique Permira.

Une conférence de presse du patron de Toshiba est prévue dans l'après-midi.

afp/lk