Tokyo (awp/afp) - Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé jeudi avoir signé le contrat de cession de sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory au consortium mené par le fonds américain Bain Capital, bravant l'opposition résolue de son actuel partenaire Western Digital.

Toshiba a décidé de vendre l'intégralité des parts de Toshiba Memory pour un montant évalué à environ 2000 milliards de yens (15 milliards d'euros) à une société appelée Pangea, spécialement créée par Bain Capital pour cette opération.

Le fonds américain a rallié à sa cause le fabricant de semi-conducteurs sud-coréen SK Hynix ainsi que les géants américains de l'informatique Apple, Dell, Kingston et Seagate. Prendra aussi part à l'affaire le groupe Hoya, spécialiste japonais des verres techniques.

Le montant est susceptible de changer, a toutefois prévenu Toshiba dans un communiqué.

Pour l'heure, la répartition est établie comme suit: Bain Capital contribuera à hauteur de 212 milliards de yens, SK Hynix apportera 395 milliards, et les quatre groupes Apple, Dell, Kingston et Seagate un total de 415,5 milliards, selon les détails donnés pour la première fois par Toshiba.

Lui-même réinvestira 350,5 milliards dans l'entité repreneuse et ses principales banques fourniront 600 milliards.

Pour éviter les fuites technologiques auprès d'un concurrent asiatique (un fait redouté par le gouvernement japonais), Toshiba a promis un "pare-feu restreignant l'accès de SK Hynix à des données confidentielles pendant au moins 10 ans" et le maintien d'une majorité des parts dans des mains japonaises.

Toshiba va cependant devoir affronter l'opposition de Western Digital qui a déposé plusieurs recours auprès de la Cour d'arbitrage de la Chambre de commerce internationale pour tenter de bloquer la vente.

Western Digital, dont la filiale SanDisk a investi des milliards de yens au côté de Toshiba dans l'activité de puces-mémoires depuis 17 ans, risque de réagir une fois de plus férocement à cette annonce.

Toshiba se montre cependant déterminé à boucler la cession avant l'échéance du 31 mars 2018.

A cette date, la compagnie doit avoir encaissé l'argent pour prouver qu'elle est redevenue solvable, sans quoi son action sera automatiquement radiée de la Bourse de Tokyo.

afp/ol