Après un début de séance dans le sillage de la clôture de lundi (+2,6%), l’euphorie est retombée autour de Total. La compagnie pétrolière française s'apprête à clôturer sur un repli de 0,07% à 47,795 euros, pénalisée par des prises de bénéfices. Le groupe a bénéficié en premier lieu de la poursuite attendue du rebond des cours du pétrole au cours des semaines, voire des mois à venir. Ce matin, Goldman Sachs et Morgan Stanley notamment, ont revu leurs objectifs sur le Brent dans le cas où la production saoudienne, amputée de moitié depuis ce week-end, ne reprenait pas dans les jours à venir.

Selon Goldman Sachs, Dans le cas d'un arrêt de plus de six semaines, le Brent pourrait atteindre les 75 dollars le baril. Enfin, dans le cas d'une perte quotidienne d'environ 4 millions de barils par jour, contre 5,7 millions actuellement, pendant plus de trois mois, le Brent pourrait dépasser les 75 dollars, relançant alors l'offre et la demande pour le pétrole de schiste.


Morgan Stanley est plus prudent. Les attaques contre les infrastructures pétrolières saoudiennes ont soutenu les cours du pétrole, mais de manière finalement limitée (environ +5 dollars pour le Brent) observe le courtier.
Une réaction mesurée du marché qui témoigne, selon lui, de la faiblesse des fondamentaux. Dans ce cadre, le bureau d'études n'a relevé que modestement ses prévisions. Il table désormais sur un baril de Brent à 65 dollars au quatrième trimestre contre 60 dollars auparavant. Pour le premier trimestre 2020, il vise 62,5 dollars contre 60 dollars auparavant.

Même si ces révisions à la hausse restent limitées, elles devraient profiter aux compagnies pétrolières. Selon une étude publiée ce matin par Goldman Sachs, une progression de 10 dollars du baril de Brent entraîne une hausse moyenne de 8% du résultat opérationnel et de 17% du free cash flow du secteur.

Outre la conjoncture particulière, Total peut aussi compter sur des fondamentaux solides, ajoute ce matin JPMorgan.
L'intermédiaire a relevé sa recommandation sur le titre de Neutre à Supondérer et revu à la hausse son objectif de cours de 52 à 54 euros. Il estime que la major française est la mieux placée du secteur pour réduire ses émissions polluantes, produire des énergies moins polluantes, comme le GNL, l'électricité, les énergies renouvelables et investir dans les nouvelles énergies tout en augmentant le retour à l'actionnaire.