Les études d'analystes favorables aux majors pétrolières se sont succédées ces dernières semaines. Alors que la plupart des groupes ont désormais publiés leurs comptes, force est de constater que les experts ont vu juste. Après avoir traversé l'une des crises les plus graves du secteur depuis vingt ans, les grands groupes pétroliers ont retrouvé le chemin des superprofits.

Dans le sillage d'Exxon, Chevron et Royal Dutsch Shell, le britannique BP a dévoilé ce matin un bénéfice net annuel multiplié par deux à 12,7 milliards de dollars, un niveau qui n'avait plus atteint depuis cinq ans, époque où le baril de pétrole culminait à 100 dollars.

A la Bourse de Londres, BP bondit de 4,6% à 543,80 pence, emportant le reste du secteur dans son sillage. A Paris notamment, Total, qui dévoilera ses propres résultats jeudi matin, progresse de 1,7% à 48,895 euros.

Si BP parvient à dégager de tels résultats, ce n'est pas tant grâce au rebond du pétrole (le dernier trimestre 2018 s'est soldé pour le Brent par un recul de 34,5%, provoquant un repli de 19,6% du prix de l'or noir sur l'ensemble de l'an dernier) que grâce à une discipline financière et opérationnelle combinée à des investissements judicieux.

"Nous avons maintenant un solide historique en matière de rendement sûr et fiable, d'efficacité opérationnelle et de discipline financière. Et nous augmentons en parallèle notre production", s'est félicité le directeur général du groupe, Bob Dudley. "Notre stratégie fonctionne", a-t-il complété.

BP, en effet, affiche taux d'utilisation record de 96% ses champs pétroliers et gaziers ainsi que de ses capacités de raffinage en 2018. Le rendement moyen du capital est ressorti à 11,2% l'an dernier, contre 5,8% en 2017. Son concurrent Royal Dutch Shell a affiché un taux de 7,6%.

La production de BP a atteint 3,7 millions de barils équivalent pétrole en 2018. Hors la contribution du russe Rosneft, détenu à 20% par le groupe britannique, cette production affiche une hausse de 8,2% par rapport à 2017.

Le groupe a bénéficié des actifs acquis en juillet auprès BHP Billiton dans le gaz de schiste américain pour 10,5 milliards de dollars.


Valeurs citées dans l'article : Total, BP